jeudi 10 janvier 2013

Une interview collector d'IAM extraite du livre Yo! Révolution Rap

Je vous invite à vous replonger en 1990, quelques mois avant la sortie de De la planète Mars. Cette interview passionnante est tiré de l'ouvrage Yo! Révolution Rap écrit par David Dufresne. Si vous souhaitez aller plus loin que IAM vous pouvez lire cet ouvrage dans son intégralité ici.

Débuts

DJ Kehops : en 84, j’ai rencontré Akhenaton dans une fête. Il était le seul MC et moi le seul DJ sur Marseille. On a formé Lively Crew peu après. En 88, avec l’arrivée de Shurik’n, on est devenu les B-Boy Stance. On tournait alors avec le Massilia Sound Système (groupe de Raggamuffin marseillais). En 89/90, les deux danseurs (Abdelmalek Sultan & Divin Kephren) et Imhotep sont arrivés dans le groupe : I.A.M. était né.

Significations

Akhenaton : la première signification, c’est "je suis" (en anglais), c’est le concept de l’existence : on montre à travers le Rap qu’on existe ; la seconde c’est "Imperial Asiatic Men" [influencé par la lecture du livre Civilisations Nègres et Cultures d’un écrivain sénégalais, NDA], c’est d’ordre culturel et religieux : toutes les religions monothéistes ont un foyer de naissance en Asie, du Moyen-Orient à l’Orient ; la troisième c’est "Invasion Arrivant de Mars" : l’invasion a démarré avec l’enregistrement de la K7 Concept. Ce soir, tu te trouves à l’An 01 de l’Ere Martienne. A partir de janvier 91, ce sera l’An 02. L’heure de la première attaque aura sonné et ce sera très cruel (rires). [Une ultime version existe : ""Indépendantistes Autonomes Marseillais". C’est notre petit délire à nous. C’est pour nous démarquer un peu de la France et de l’esprit français. Parce qu’au XIIIè siècle, le sud de la France n’appartenait pas à la France. On lit beaucoup sur l’histoire de notre région dixit Akhenathon (1)]

Rapidité du succès/médiatisation

Imhotep : Ça va vite mais c’est le fruit d’un travail de longue haleine : ça fait cinq ou six ans qu’on est dans le Rap, avec une centaine de morceaux au répertoire. Il y a encore un an et demi, tout le monde se foutait du Rap. La K7 Concept n’intéressait personne.

DJ Kehops : on a galéré à New York. Mes platines ont fait le tour de la France, bien avant I.A.M.

Imhotep : Oui, ça va vite mais le lendemain des concerts de Madonna (trois à Bercy, un à Nice), on est retournés dans la rue, sans un franc en poche : nous n’avons pas été payés, c’était un concert de promo. D’un autre côté, ce succès est à double tranchant. Les gens nous attendent au tournant : le disque doit être bon. S’il est mauvais, on ne fera pas un pli. On finira dans un tiroir chez Virgin. On a intérêt à être bon. Ça va vite mais les preuves ne sont pas faites.

Alain/Manager : Madonna a donné un grand coup d’accélérateur. On a joué devant 80000 personnes, devant tous les médias, etc.

Imhotep : On a été signés en édition chez Virgin avant les concerts de Madonna. Je te mentirais si je te disais qu’il n’y a pas eu de piston pour ces concerts puisque la proposition a d’abord été formulée à Catherine Ringer (Rita Mitsouko), aux Négresses Vertes et Mano Negra [tous plus ou moins liés à Virgin, NDA] qui, soit n’étaient pas libres, soit ne se sentaient pas de le faire parce que ce n’était pas leur public ou encore, plus simplement, parce que cela ne les branchait pas de jouer avant Madonna. Ce n’est pas qu’ils aient eu peur mais ils n’en avaient pas besoin. C’est un risque que nous avons pris. La veille du concert, on était en train de traîner dans la rue, le lendemain, on jouait devant 17000 personnes. On a été prévenus officiellement la veille au soir à 20h30. Le téléphone sonne : "demain soir, à la même heure, vous êtes sur scène à Bercy". Je suis descendu jusqu’au Vieux Port, je leur ai dit, ils ne me croyaient pas. Le temps que tout le monde se rencontre, il était 4h du matin (certaines paroles seront écrites pendant le trajet nocturne !, NDA).

L’album :

Imhotep : On a fait presque la moitié du travail, à savoir une demi-douzaine de morceaux. Le disque doit sortir en février 90. On fait beaucoup de concerts, ce qui ne nous laisse pas assez de temps pour enregistrer : alors on fait une semaine par-ci, une semaine par-là, sans pouvoir nous enfermer en studio un mois complet. Nous ne nous pressons pas parce que nous n’avons pas envie de sortir une merde. Ce n’est pas parce que le Rap marche actuellement, qu’il faut à tout prix sortir un truc rapidement. Sinon, nous aurions enregistré un truc cet été.

Akhenaton : Nous travaillons avec Sodi [producteur des Satellites, des Négresses Vertes, NDA] que j’avais rencontré à des concerts de Rap à Marseille il y a cinq ou six ans. C’est un des rares ingénieurs du son français qui s’intéresse au Rap et qui s’est fait un son Rap.

Imhotep : Nous voulions au début faire un maxi avec trois titres, puis on a parlé d’un mini-Lp avec six morceaux et finalement on s’est arrêtés sur un album, tellement on a de morceaux. Mais si ça continue à traîner, on fera un double (rires).

Shurik’n : Il n’y a pas tellement de risques, puisqu’on a rien... Comment veux-tu avoir moins que rien ?

Technique :

Imhotep : Avant d’entrer en studio, nous avons fait de la programmation avec des séquenceurs du W30 mais comme celui-ci n’est pas assez performant en studio, nous avons tout entré sur l’Atari et on a enrichi au niveau samples parce qu’on était assez limité au niveau mémoire auparavant. Tout le travail d’électronique (samples, boîtes échantillonnées, séquences) était préparé avant qu’on entre en studio. Partant de là, on a couché les scratches et les voix sur un deux-pistes. Nous enregistrerons les musiques définitives directement en digital dans un studio parisien. En fait, I.A.M. ne répète jamais. Nous avons un local, mais il n’est pas encore installé. Pour l’instant nous faisions les morceaux à la maison, au casque ou à un volume inférieur à 0 dB après neuf heures du soir. Ensuite Akhenaton et Shurik’n partaient chez eux avec une K7, écrivaient leur textes tandis que DJ Kehops cherchait des scratches. Le jour du concert, on répétait. Je pense que le jour où l’on commencera à répéter, on sera plus sérieux.

Shurik’n : Au point de vue spectacles, on est pas encore au point. On a beaucoup de travail à faire. Textes et musiques, ça va. Scéniquement, on manque de répétitions.

Akhenaton : I.A.M., ce n’est pas que du touk-touk-touk-touk, ni du 120 BPM, ni du style européen, ni du Hardcore. On assimile les rythmes lents, on met de la musique orientale, etc.

Le label

Imhotep : on se considère avant tout comme un groupe de la Planète Mars. On se sent autant un groupe Labelle Noire que Virgin. Nous ne sommes pas véritablement chez Virgin, dans la mesure où ce n’est pas de suite, la grosse artillerie, le disque une semaine après. Ce qui m’a décidé personnellement, c’est quand De Burtel [responsable des Editions Virgin, NDA] nous a dit : "Pour moi, le Rap, ce n’est pas un phénomène de mode, ce qui m’intéresse, c’est le long terme, on ne va pas faire un truc de House bidon, avec un couplet de Rap foireux au milieu cet été. On prend notre temps, on fait du Rap français de qualité". Le Rap existe depuis dix ans et n’est pas plus une musique de mode que ne l’étaient le Jazz, le Blues ou le Rock à leurs débuts. Il continuera à influencer la musique comme le Jazz, le Blues et le Rock le font des dizaines d’années après leur naissance. Aujourd’hui, tout le monde met du Rap et du scratch un peu partout.

Récupération du Rap

Alain/Manager : Ça nous sert un peu de tremplin mais pour tous ces musiciens qui scratchent un peu sur leurs disques de variètes, c’est une façon d’être au goût du jour. Pour eux, ce n’est qu’une mode. Ils arrêteront quand cette mode s’arrêtera. Quant à nous, on a toujours fait ça, on continuera à le faire.

Akhenaton : Même Jack Lang tente de récupérer le mouvement Rap. Il peut difficilement faire autrement, il a déjà essayé avec le Rock, maintenant c’est le Rap. Ça s’appelle "adaptation & domination". Ils démarrent l’adaptation, quant à la domination, c’est une autre histoire...

Imhotep : En plus, le budget est dérisoire et ridicule comparé à ceux investis dans le social, l’éducation nationale, l’armée ou la répression, en pure perte.

L’Egypte

Akhenaton : c’est une culture qui a été complètement modifiée. Tout d’abord, les Egyptiens étaient noirs. La majorité des gens le savent maintenant mais refusent de le divulguer. Quand on te diffuse Les Dix commandements, tu ne vois que des acteurs blancs... Ça n’a aucun sens. Cléopâtre par Liz Taylor ou Moïse par Charlton Heston, tu te poses des questions... Jamais une civilisation, hormis peut-être en Chine, en Grèce et chez les Incas, n’a atteint une telle splendeur. De plus, c’est la première grande civilisation puisque ses origines remontent à -17000 ans avant Jésus-Christ.

C’est aussi celle qui a instauré l’esclavagisme, non ?

Imhotep : Pas réellement. C’est peut-être la première qui a laissé une trace historique gravée de l’esclavagisme mais elle ne l’a pas inventé.

Shurik ’n : Tu ne peux pas prendre une partie de cette civilisation et en rejeter une autre, sinon c’est être un rêveur. Il faut accepter la chose dans son ensemble, sinon notre discours n’aurait plus aucun sens. Trouve-moi une civilisation qui n’a pas utilisé d’esclaves...

Imhotep : Même si l’esclavagisme est plus insidieux aujourd’hui, il existe encore dans notre société. Sous d’autres formes : mentale, culturelle, etc. Dire qu’un jour une société naîtra en excluant toute sorte d’esclavagisme relève de l’utopie.

Akhenaton : l’esclavagisme physique existe encore, comme en République Dominicaine. 40 ans de labeur pour t’acheter une chemise en Haïti. Les mines au Brésil ; l’économie africaine totalement soumise à l’Europe et aux U.S.A., continents qui font croire aux Africains qu’ils ont été civilisés par eux alors que le berceau de l’Humanité est placé en Afrique de l’Ouest, là où le langage serbère a pris racine, etc.

Shurik ’n : Personnellement, je suis dans une autre branche. Mon nom n’est pas pharaonique, mais taoïste (religion d’origine chinoise).

Origines culturelles

Akhenaton : Ma mère était un peu révolutionnaire sur les bords, elle lisait des livres d’Angela Davis. A partir de 15 ans, je suis parti aux Etats Unis chaque été où je me suis intéressé à Malcolm X, puis à tous les leaders de la conscience noire : de Marcus Garvey à Huey Newton, en passant par Elijah Muhammad ou Booker T. Washington. Je reproche aux Américains une falsification flagrante de l’histoire et de la religion, ce qu’ils appellent home made religions : les religions qu’ils fabriquent eux-mêmes.

Imhotep : Tu prends le discours des Islamistes américains et tu en parles à un musulman de Marseille, il te dit que ce sont des fadas. Ça n’a rien à voir.

Abdelmalek Sultan : certains se prennent carrément pour des prophètes, c’est-à-dire que Dieu se réincarne en eux. D’un point de vue islamique, c’est de la profanation pure et simple. Il y en a même qui se prennent pour Dieu comme la 5% Nation (des ultras qui voient dans les Noirs la réincarnation d’Allah à travers le soleil) ou Rakim (du groupe Eric B & Rakim) qui se proclame lui-même Rakim Allah.

Vous vous situez où et comment par rapport aux religions ?

Imhotep : Nous ne nous situons pas véritablement.

Shurik ’n : Je ne trouvais aucune religion qui me satisfaisait réellement, si ce n’est la doctrine taoïste, mais pas dans son côté mystico-religieux justement, mais philosophique. C’est à dire une absence de Dieu, avec des identités supérieures mais pas anthropomorphes. C’est uniquement spirituel : la place de l’Homme dans l’univers, l’harmonie dans la nature. l’homme y joue le rôle de médiateur entre la Terre et l’Univers.

Akhenaton : Tu as dans l’Islam quelque chose que tu retrouves dans le Taoïsme : c’est le Centre de toute chose, autour duquel tout gravite. Quand tu entres dans une mosquée, tu as toujours des fresques avec un point au centre. Dans un plat marocain, il y a toujours un centre parfait. Dans l’Islam, il n’y a pas de représentation de Dieu puisque c’est une religion de Révélation à l’inverse du Christianisme qui est une religion d’inspiration.

Pensez-vous que les gens qui viennent à vos concerts sont concernés aussi sérieusement que vous par toutes ces visions philosophico-religieuses ?

Shurik ’n : Attention, on ne parle pas que de ça : on ne fait pas du bourrage de crânes non plus (rires). Bien qu’on habite sur Mars, nous ne sommes pas totalement illuminés (rires). Je ne suis pas là pour juger les gens qui viennent nous voir. S’il n’y a qu’une personne parmi tout le public qui a compris ce que j’ai dit, qui va être stimulée, éh bien je ne suis pas monté sur scène pour rien. Et s’il n’y en a pas, ça ne m’empêche pas de continuer à faire du Rap.

Engagement(s) politique(s) ?

Akhenaton : Engagés mais pas politiques. On est au contraire antipolitique. Prends par exemple le parlement, ce sont les députés qui font les lois, et pourtant, ils ne les subissent pas. Je ne vois pas pourquoi on devrait subir des choses différentes d’eux ; s’ils ont le droit d’obtenir des amnisties et une immunité, on doit bénéficier des mêmes droits. La seule politique que l’on veut faire, c’est une politique anti-lepeniste et, ça, on a pas peur de le dire (1).

Motivations

Abdelmalek Sultan (ému) : C’est de pouvoir aller jouer un jour à New York et sortir de scène la tête haute.

Divin Kephren : De rouler en Cadillac (rires). Non, ce qui me motive, c’est qu’il y ait une grande scène Rap française, du même niveau que les Américains, voire meilleure. C’est mon rêve. Faut que ça pousse de toutes parts, de tous pays, que ce soit positif.

Imhotep : En tant que musicien, le Rap m’apparait comme la forme musicale la plus créative, la plus riche et la plus authentique. J’écoute beaucoup d’autres choses comme du Jazz et du Reggae. Pour moi, le Rap, c’est avant tout le rythme. Et ce n’est pas une musique mais des musiques : ça peut être Jazz, Funk, pourquoi pas classique du moment que ça colle au rythme.

DJ Kheops (endormi) : Agrandir ma collection de disques toute ma vie. J’achète des disques, si je ne le fais pas, je suis malheureux. C’est par les disques que je me suis retrouvé dans le Rap et aujourd’hui je suis au plus profond de la spirale.

Akhenaton : Faire parler de Marseille et redonner à notre ville la place qu’elle mérite. C’est une ville unique et j’aimerais qu’on puisse en parler en bien de temps en temps. C’est une ville oubliée de la France, son nom fut même interdit de prononciation pendant 100 ans...

Shurik ’n : Un, j’aime le Rap. Deux, j’ai été chaudronnier et je suis comme tout le monde, je n’ai plus envie de me lever à 6h du matin, pas besoin de m’éterniser là-dessus. Trois : pour que le Rap parvienne à la place qui lui revient de droit parce que, qui mieux que le Rap, peut parler des problèmes des cités et des jeunes. D’où toutes les controverses qui entourent les rappers, qui disent tout haut ce que tout le monde pense tout bas.

Le Rap n’a pas non plus l’exclusivité des cités et de la jeunesse...

Shurik ’n : Oui et non. Parce que si tu mets un groupe de Rock au milieu d’un cité à Marseille : ils rigolent ! Les rappers sont en général issus des cités, et ils sont mieux à même d’en parler...

Chuck-D de Public Enemy vient de la middle-class de Long Island, qui est loin d’être un ghetto...

Shurik ’n : Le discours de Public Enemy est d’amener les Noirs au niveau des Blancs, ce qui n’est pas le cas dans la société américaine. Ils ont eu l’intelligence de rentrer dans le contexte, ont vu les choses de l’intérieur et ne se sont pas contentés de rester dans leur milieu.

New York

Akhenaton : On part à New York chaque année pendant deux ou trois mois. J’y ai été le premier, en 1984. Au bout du troisième jour, je me suis retrouvé au Latin Quarter (boîte Hip Hop), et j’y ai rencontré, Dr Jekyll & Mister Hyde, 3rd Bass, KRS One, Scott La Rock, Whodini, Just Ice, Red Alert, MC Lyte. Tu imagines ce que ça représente pour un homeboy qui débarque de France, de se retrouver parmi toutes les stars du Hip Hop. Sinon j’ai habité dans les quartiers les plus chauds de Brooklyn, et notamment dans la plus grande cité de Brooklyn que l’on surnommait "le supermarché de la drogue", c’était invivable, en une semaine il y a eu neuf morts ! On se plaint de la France mais comparé aux U.S.A., c’est "gentil". On est très lié à Red Alert, que l’on considère comme notre "oncle", on l’accompagne à Kiss FM. A part ça, on a participé au premier maxi des Jungle Brothers : Jimbrowski, on est d’ailleurs remercié sur la pochette. Pourtant, le succès aidant, ils nous ont un peu oubliés depuis mais on leur en veut pas. Nous avons également participé à un maxi des New Choice MC’s. Il y a aussi de nombreux Noirs américains de l’U.S. Navy qui viennent régulièrement à Marseille, cela nous permet de nous tenir au courant, notamment au niveau Dance (1).

N.T.M./I.A.M.

Shurik ’n : on vit notre vie, eux aussi. Ils ont pris un morceau (The Real B-Side) de notre K7 pour Le Monde De Demain. C’est bien, tant mieux pour nous, ça veut dire que ce n’est pas mauvais ce qu’on avait fait. (Alain, le manager, m’apprendra par la suite que la base musicale de ce titre fut déjà utilisée par le passé. DJ Kheops & Akhenaton l’avaient enregistré à N.Y : les voix furent retirées et remplacées par celle d’un Rapper new yorkais - Tony D - pour une face B. The Real B-Side est bien celle d’I.A.M...).

(1) : Akhenaton in Get Busy #1, Eté 90, France.



5 commentaires:

  1. Super saveuR, l'interview.
    Aujourd'hui il manque Malek...c'est bien dommage!

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  2. ETE 90, déjà tout était en place pour invasion venue de mars !

    Merci pour l'article, ça fait toujours plaisir de relire ce genre d'itw

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  3. Merde le look de l'époque :D

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  4. Dommage que Freeman ai allumé la mèche et enlever une pierre a IAM

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