lundi 21 décembre 2009

Imhotep: « On est le courant historique du rap français » [Le Dauphiné Libéré]

Formé il y a vingt ans, le groupe de rap marseillais IAM a vu sa popularité exploser en 1994 avec le titre "Je danse le mia". Ses membres en ont été alors les premiers surpris. Mais pour Akhenaton, Shurik'N, Kheops, Imhotep et Kephren, pas question de s'enfermer dans une recette néo-funky "grand public". Trois albums ont donc suivi en 1997, 2003 et 2007, explorant de nouvelles pistes, alors que chaque membre menait et continue de mener en solo des projets annexes.

À l'approche de leur concert à Montélimar le 29 janvier - leur unique venue en Rhône-Alpes - nous avons rencontré Akhenaton, Saïd (membre par adoption) et Imhotep sur les hauteurs de Marseille, dans leurs studios de "La Cosca". C'est en effet là, derrière un petit mur recouvert des portraits graffés de Maradona et de Malcolm X, que tout se discute, se dispute, se construit et s'enregistre. Avec aux manettes musicales Pascal Perez - alias Imhotep - qui nous a accordé un entretien.

Dauphiné Libéré : Peut-on d'abord rappeler qui vous êtes et ce que vous faites dans le groupe IAM ?
Imhotep : « Je suis Imhotep, autrement dit "l'architecte musical". Je suis compositeur,ou co-compositeur du groupe depuis le début. Historiquement, c'est moi le premier qui ai commencé à toucher les machines, les échantillonneurs, les boîtes à rythme, etc. »

On m'a dit que certains venaient aujourd'hui "poser des voix" dans les studios de "La Cosca". IAM prépare-t-il un nouvel album ?

« Non ce n'est pas IAM, cela fait partie des projets annexes. Depuis le début de la carrière du groupe, on a fait le choix de ne pas sortir des albums trop rapprochés, ce qui nous laisse du temps pour les projets-solo. J'ai travaillé l'année dernière sur la musique d'un film belgo-marocain, "Les barons", qui est sorti en Belgique en novembre. Il cartonne très fort, donc je pense qu'il y aura une sortie française en janvier. Comme la musique a déjà remporté un certain succès, il y a une demande de la sortir en CD, donc on crée quelques inédits pour l'agrémenter. »

Votre concert à Montélimar s'inscrit-il dans la tournée de l'album "Saison 5" ?

« Oui et non. À Montélimar je ne pense pas qu'on sera prêt pour notre nouvelle formule, ça va tomber en pleine répétition du prochain show. Peut-être qu'il y aura quelques inédits, quelques nouveautés le 29 janvier. On est entre deux albums, on ne peut pas jouer uniquement des vieux morceaux. Il y aura des morceaux de l'album de Jo (Shurik'N, NDLR), d'autres morceaux des projets-solo en parallèle. »

IAM existe depuis vingt ans. Où vous situez-vous dans l'histoire et les courants du hip-hop français ? De qui êtes-vous les héritiers, et les inspirateurs ?

« On est les héritiers des Américains, en rap français on n'a pas d'ancêtres. On est le courant historique du rap français. On est un peu "hors catégorie", dans le sens où on n'en a absolument rien à foutre des modes, des courants (...) Moi, c'est vrai qu'aujourd'hui je me sens plus proche d'Oxmo (Oxmo Puccino, NDLR) que de Booba... parce que c'est un auteur, un poète, un MC ; il a des styles, des flows, l'écriture (...) Comme pour le jazz récupéré et "blanchi", le rock, tous les courants musicaux qui ont eu du succès sont récupérés et subvertis. Le rap n'y échappe pas (...) Et puis les choses évoluent : moi j'ai un fils de 15 ans qui m'a dit "Ouais, IAM c'est du rap pour les vieux, moi j'écoute du rap pour les jeunes"...

Après on a discuté, et je lui ai appris quelques trucs (rires). »

Montélimar, vu de Marseille, c'est la "Porte de la Provence" ?

«...» (rires)



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