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vendredi 1 mai 2015

Article Obs // Akhenaton : on devait se réapproprier ce que la culture mainstream a volé au Hip Hop

On danse le MIA à l'IMA… Le leader du mythique groupe IAM retrace l'histoire du mouvement le temps d'un flow muséal à l'Institut du monde arabe. Interview.


Il paraît loin le temps des MC facétieux, jouant des coudes pour poser leur flow sur un set d’Afrika Bambaataa à l’orée des seventies crasses, des jeunes grapheurs qui s’essayaient aux peintures rupestres version béton armé pour égayer leur grise journée d’errance près de la station Stalingrad, des morveux fans de funk aux revendications politico-mélancoliques qui se retrouvaient au cours Julien…
Dans une ère où l’on doit capitaliser le plus efficacement possible sur une célébrité éphémère et où les rimes tapageuses de Maître Gims envahissent les ondes, on a tendance à l’oublier, mais le rap est pourtant encore incisif, empli de voix impétueuses qui scandent à la face du monde leur rage de vivre.
Après le Bronx new-yorkais, la Cité Allende de Saint-Denis, les Quartiers Nord marseillais, il bouillonne aujourd’hui dans les rues tunisiennes, libanaises, saoudiennes… où toute une génération éprise de liberté défie les gouvernements en place. C’est ce qu’a souhaité montrer Akhenaton, membre fondateur du mythique groupe de rap IAM et directeur artistique de la nouvelle exposition de l’Institut du Monde arabe.

1 100 m2 consacrés à l’histoire du mouvement, dans un parcours qui se refuse à être didactique, mais qui met en lumière la porosité des nombreux courants du genre.

Des ghettos-blasters côtoient les premiers vinyles des précurseurs, des clichés mettent en lumière des amitiés oubliées… On déambule à travers des espaces touffus, regorgeant d’objets iconiques, distillant quelques vidéos emblématiques (un extrait sur grand écran de l’inoubliable Do the Right Thing, de Spike Lee) et œuvres contemporaines, où l’on prend le temps de poser un graf au Posca sur un mur, de s’affaler sur les canapés en skaï pour profiter de la bande-son… Un double chill façon Akhenaton.
Vous, directeur artistique d’une exposition à l’Institut du Monde arabe, ça s’est fait comment ?
Akhenaton – C’est grâce à Mario Choueiry, qui travaille à l’IMA et que je connais depuis EMI, notre maison de disque de l’époque. Par son biais, on a fait des collaborations avec des artistes du monde arabe. Nous sommes devenus amis. Et il y a quelque temps, il m’a proposé de faire une exposition sur le hip-hop.
J’ai discuté avec les équipes artistiques. Il ne fallait surtout pas être didactique. On a énormément travaillé sur la transmission. La transmission dans les années 1970 du hip-hop de New York vers la France, et celle de New York vers les pays arabes.
On souhaitait baser l’exposition sur l’universalité de cette culture, la créativité. Parce que disons le clairement, dans les pays arabes, il n’y a pas que des intégristes avec des drapeaux noirs – qui sont d’ailleurs très peu nombreux mais qui font beaucoup de bruit. Il y a des gens qui créent, font des morceaux, composent, graffent, partagent ce langage universel. Et avec qui, nous, groupes de rap français et américains, on a une proximité parce que notre langage commun, c’est la culture hip-hop.
Concrètement, comment êtes-vous en contact avec le rap des pays arabes ?
Je vais très souvent au Maghreb, surtout au Maroc parce que ma femme est d’origine marocaine. Et nous faisons souvent des concerts dans les pays arabes avec IAM, où nous avons un public très fidèle. Dans le rap arabe, il y a beaucoup de combats. En Tunisie, des musiciens comme Klay BBJ, qui a écrit des textes contre Ben Ali, sont fortement engagés. En Égypte, lors de notre série de concerts au pied des pyramides, on avait rencontré plein de collectifs.
Je voulais valoriser ce qui se fait dans les pays arabes. Nous, on s’est fait ravir notre manière de parler, de nous habiller, de penser… qui ont été transformés en clichés. Il était temps de se réapproprier tout ce que la culture mainstream nous a volé et le défendre fièrement : c’est à ça que sert l’exposition.
IAM, en 1988
Shurik'n et Akhenaton, au Manoir hanté, à Marseille, en 1988, par Jean-Pierre Maéro
Estimez-vous que ce rap engagé s’est déplacé de la France, où il a été extrêmement vif dans les années 1990, vers les pays arabes ?
Non, le rap conscient existe en France, mais il est aujourd’hui minoritaire. Ce n’est absolument pas grave. En France, on a tendance à croire que le rap est systématiquement « conscient ». C’est faux. De 1972 à 1982, le rap, ce n’est que de l’entertainment, de la musique de club. L’aspect conscient arrive quand la presse rock déjà établie se réapproprie le message. Et bien sûr avec l’arrivée de Public Enemy, en 1986.
Puis c’est devenu une tradition française, parce qu’en France, il y a une tradition de plume. Mais on peut avoir une tradition de rap poétique aussi. Il n’y a pas besoin d’être engagé pour faire de la poésie. C’est évident que dans les pays arabes, avec le type de gouvernement, il est impossible d’avoir du rap qui n’est pas conscient. Culturellement, il y a une forme d’orthodoxie traditionnelle qui pousse à faire un rap engagé.
L’exposition est aussi un moyen de mettre en avant l’écriture. Comme celle de Shadia Mansour, par exemple, que je connais bien. Elle a fait de son combat une revendication historique et territoriale, même si je ne suis pas toujours d’accord avec ses prises de position. D’ailleurs, je lui conseille souvent de faire attention à ne pas être trop frontale.
La culture parvient à faire beaucoup de choses. C’est pour ça que les coupes dans les budgets culturelles aujourd’hui en France sont dramatiques. Ce qui s’est passé le 7 janvier est lié à un déficit culturel. C’est la fabrique à crabes qu’on a déclenché il y a une quinzaine d’années avec un combo de télé réalité, de réseaux sociaux, de surreprésentation de soi, de délire messianique…
Je n’ai aucun espoir sur l’existence humaine. Je suis très pessimiste quand je vois les réactions des gens. Le débat, aujourd’hui, n’existe pas. Tout est devenu hyper manichéen. Ou tu es extrémiste, ou tu es laïque. Ou tu es Charlie ou tu n’es pas Charlie… Il ne faut pas que les débats soient capturés par tous les extrêmes. J’ai plus l’espoir qu’elle donne envie, qu’elle fasse naître des vocations, mais rétablir un débat, un dialogue, je n’y crois pas.
Dans une rue du Caire, par Abdo El Amir
Comment expliquez-vous la polémique autour de la pub pour Coca-Cola…
Je me suis fait contacter par Coca-Cola. Ils m’ont donné carte blanche pour parler de ma conception du bonheur… J’ai accepté à la condition que je puisse reverser l’intégralité du cachet à des associations. Bien sûr, j’ai eu un vrai débat intérieur.
Finalement, je me suis rendu compte que ces grosses firmes internationales font plus pour le hip-hop que des entreprises que je défends. RedBull, par exemple, a créé des studios d’enregistrement, a collaboré avec des artistes comme Sean Prize, qui est quand même un rappeur extrême.
Et j’ai réalisé qu’on était soutenus par des entreprises que nous, dans des luttes cheguevaresques des années 1970, on avait définies comme étant le mal. Ma grande déception, c’est de n’avoir aucune entreprise française partenaire de cette exposition.
Et le fait que le hip-hop rentre dans un musée, est-ce que ça ne signifie pas la fin du mouvement artistique ?
Il y a vingt ans, je pensais cela, mais aujourd’hui il me semble qu’il est important de montrer ce que le mouvement a apporté à la culture mainstream et de recontextualiser le rap, de dire aux jeunes : « voilà, tu aimes le hip-hop, mais regarde ton rap, il vient de là ». Le rap, ce n’est pas qu’une Audi, une chaîne en or et un seau Bacardi. L’expo, je ne l’ai pas voulue impérative. Alors oui, le hip-hop entre au musée, mais de manière éphémère.
Propos recueillis par Marie-Lou Morin et Elie Villette

lundi 1 septembre 2014

Akhenaton va participer à la première édition de l'événement "Le Monde Festival"


La première édition du Festival de la culture et des idées organisé par Le Monde, se tiendra dans les Opéras Garnier et Bastille. Inspiré du New Yorker Festival, le Monde Festival a pour ambition de débattre des enjeux du monde de demain. 

Il accueillera le grand public pour des rencontres, débats, spectacles réunissant plus de cent personnalités de toutes disciplines venues du monde entier. Parmi cette centaine d’invités figurent Akhenaton, le danseur et chorégraphe (directeur de la Danse à l’Opéra National de Paris) Benjamin Millepied, qui viendront exprimer leur vision du futur dans leurs disciplines. Akhenaton, qui reviendra en France pour le concert de la fête de l'Huma, profitera de l'escale pour participer à cet événement. Il retournera à New York ensuite pour boucler son projet solo.

La Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Christiane Taubira, débattra de la place de la littérature dans la politique avec Virginie Despentes, écrivaine et réalisatrice. Chef cuisinier d’exception, Thierry Marx interviendra lors d’une table ronde consacrée à la « Gastronomie de demain ». Jill Abramson, ancienne directrice de la rédaction du New York Times, confrontera son expérience et sa vision du journalisme de demain avec des journalistes de l’ère numérique, dans le cadre de la table ronde « Informer le monde ».





vendredi 1 août 2014

IAM témoigne de son soutien aux intermittents lors d'un concert en Bretagne



Les membres d'IAM ont été les seuls musiciens du festival de Ploermel à faire un hommage aux techniciens intermittents présents sur le site et à afficher leur soutien.

vendredi 7 mars 2014

Et si AKH était maire de Marseilles et IAM au conseil municipal


Source: La provence ;-)

Fer de lance du groupe IAM, Akhenaton est viscéralement attaché à sa ville. Il en est d'ailleurs l'un des meilleurs porte-drapeau, lorsqu'il la défend sur toutes les scènes d'Europe. Dans ses chansons, il n'épargne personne lorsqu'il parle politique : la droite et la gauche en prennent pour leur grade. L'artiste s'est vu plusieurs fois approché par des élus... Des tentatives de récupération qui ont pour le moment échoué. Pourtant, le pharaon du rap français ne manque pas d'idées pour sa citée...

Depuis qu'il vit à cheval entre Marseille et Paris, difficile de prendre quelques minutes à Akhenaton, ou "Chill" pour les intimes. Qui plus est lorsque l'artiste arpente les planches de France et de Navarre avec son groupe IAM. Une tournée qui fera d'ailleurs escale à Marseille en avril prochain, dans la salle du Moulin. "J'ai tellement hâte de jouer à la maison, assure-t-il. Lors de notre dernière date ici, lors de la Fiesta des Suds, on a senti à nouveau l'amour des Marseillais. On aurait aimé faire plus pour eux en 2013, l'année de la capitale culturelle. Mais ça ne s'est pas passé comme prévu."
Le rappeur en garde un goût amer. L'incompréhension qui s'est installée au fil des mois entre les décideurs de MP2013 et IAM n'a fait que renforcer sa rancoeur envers les politiques et l'intelligentsia phocéenne. Dans ces morceaux, il leur taille d'ailleurs régulièrement des costards sur mesures. "Les élus ressassent rénovation, ça rassure. Mais c'est toujours la même merde derrière la dernière couche de peinture", lançait-il déjà en 1997 dans le cultissime "Demain c'est loin". Et si le pharaon du rap devenait maire de sa "Planète Mars" ? Que changerait-il ?
"Beaucoup de choses, c'est certain. Mais je ne présenterai jamais aux municipales. J'aime trop la liberté pour ça", prévient-il. Avant de se montrer plus explicite. Comme à son habitude, il n'épargne personne.

Sa première mesure phare
"Elle concernerait en premier lieu les transports. L'hypercentre de la ville est complètement atrophié, alors que le lien avec les quartiers Nord est inexistant. Il y a eu pendant des années une politique, maladroitement dissimulée, qui a consisté à couper les quartiers Nord du reste de la ville. Quand on voit le parcours que doivent faire les minots pour se rendre à la plage, on croit rêver ! Ils mettent presque deux heures ! Alors qu'on est à Marseille ! L'ensemble des habitants devrait avoir un accès rapide et simple à la mer, c'est la seule richesse gratuite que l'on a. Revoir la carte des transports pourrait permettre de réduire la fracture Nord-Sud. Mais j'ai conscience qu'il me faudrait de l'argent pour cela, et où le trouver ? (rires). Je m'activerai aussi pour enfin finir cette L2, on en parle depuis que je suis môme, et elle n'est toujours pas achevée. Il n'y a vraiment qu'ici qu'on peut voir ça."

Sses grands projets
"Déjà, j'essayerai de convaincre l'ensemble des Marseillais qui ont réussi à l'étranger de revenir vivre ici. Ce n'est pas normal qu'il y ait une telle fuite des cerveaux ! Des cuisiniers, des artistes, des chefs d'entreprise marseillais qui sont obligés de s'exporter pour réussir, on en trouve à la pelle. Je leur expliquerai que dorénavant, seul le talent compte, et pas le piston ou le favoritisme. Prenons l'exemple du Z5, le complexe de foot de Zidane. Il est Marseillais, il voulait plus que tout le faire chez lui, dans les quartiers Nord. À cause de la tergiversation des décideurs, il l'a installé à Aix ! Et pire, il n'a même pas un stade à son nom à Marseille ! Jusqu'à preuve du contraire, avec son énorme carrière, son palmarès, il a largement contribué à faire connaître sa ville dans le monde !
Étant artiste, j'essayerais évidemment de faire un maximum pour la culture. Et pour TOUS. Déjà, l'Alcazar ne sera plus une bibliothèque. Aujourd'hui, c'est un bâtiment tristounet, sombre, et on ne prend aucun plaisir à s'y rendre. Alors qu'au début du siècle, c'était un music-hall qui a accueilli les plus grands !
Pourquoi ne pas lui redonner son lustre d'antan ? Il doit être à Marseille ce que l'Apollo Theatre de Harlem est à New York. Un symbole culturel et social. La bibliothèque municipale, je l'imagine plus vers la Joliette, ou intégrée au Mucem par exemple. Elle aurait beaucoup plus d'allure."

Son slogan
(Rires) "Je serais tenté par la phrase que je lache dans le morceau Spartiate Spirit : "Avec l'aimable autorisation de mes couilles". Mais soyons sérieux. Il y aurait forcément les mots "ensemble", j'y tiens beaucoup, et "changement". Il symboliserait la fin d'une politique de village d'après-guerre, faite de copinage et de clientélisme."

Son bureau
"Pourquoi justement ne pas déplacer la mairie au Nord ? Ce serait un geste fort. Pour la déco, je ferais simple, parquet sombre et murs blanc. Et pas de disques d'or où de récompenses au mur. Il ne faut pas mélanger musique et politique."

Son premier adjoint
"Sans hésiter, Imhotep (compositeur d'IAM). Il a été professeur des écoles, il a une très forte expérience de la vie associative, s'intéresse encore aujourd'hui de près à l'actualité, à la politique. Et puis évidemment, je nomme Shurik'n adjoint aux sports ! Il s'y connaît un peu en arts martiaux, ça sera utile !"

vendredi 31 janvier 2014

Sébastien Damiani et Faf Larage lancent The Music Factory


Vous connaissez bien Faf Larage qui a multiplié les collaborations avec IAM et les succès solos. Vous connaissez surement moins Sebastien Damiani, et pourtant il n'est pas étranger au retour vers les sommets d'IAM. En effet, ce compositeur bourré de talent, qui a un pourcours plutôt classique, est un fan de Hip Hop qui a beaucoup travaillé sur la composition d'Arts Martiens et ...IAM. J'ai eu l'occasion de le voir en studio avec Akhenaton. C'était impressionnant! Il fut très proche d'Akhenaton et Imhotep durant l'enregistrement et la composition d'Arts Martiens. Il apparaît d'ailleurs dans le clip "si j'avais 20 ans.

Sébastien Damiani et Faf Larage ont multiplié les collaborations et ont travaillé ensemble pour des projets très variés. Ils scellent leur alliance dans le projet The Music Factory. Dans ce cadre, ils ont collaboré à Arts Martiens, ils ont composé la musique de Florent Amodio pour sa participation aux JO de Sotchi et travaillent sur un album Hip Hop en commun. A suivre!

Si vous souhaitez découvrir l'univers de Larage & Damiani, je vous invite à découvrir leur univers sur le site: http://larage-damiani.com

samedi 23 novembre 2013

Akhenaton participe à la BO du film la marche aux côtés de 12 autres MC's dont Kool Shen

Le film La Marche, avec Jamel Debbouze, aura pour BO ce morceau signé Kore sur lequel on pourra écouter par ordre d’apparition : S.Pri Noir, Sadek, Nessbeal, Sneazzy, Still Fresh, Disiz, Nek
feu, Tairo, Dry, Kool Shen, Soprano, Lino et Akhenaton.

Akhenaton et Shurik'n aux côtés de Kery James lors de son concert à Bercy

Kery James, qui réalisait un concert événement le 21 novembre à Bercy, a invité IAM à venir partager la scène le temps d'un morceau. Les spectateurs de Bercy ont pu s'enflammer sur Petit Frère. Un joli geste de la part de Kery. La vidéo est de mauvaise qualité mais cela donne une idée.

jeudi 19 septembre 2013

[Télérama.fr] L'interview Marseille d'Akhenaton

© Denis Rouvre

Trois adjectifs pour qualifier Marseille…
Lumineuse, râleuse, fière.

De quelle couleur est Marseille ?
Bleue. Le drapeau de Marseille reflète bien ses couleurs dominantes, le bleu et le blanc, la mer et le ciel… Malheureusement, cette ville très bétonnée manque terriblement de vert.

Quel âge a Marseille ?
La Marseille d’aujourd’hui a 60 ans. Depuis la Seconde Guerre mondiale, on est passé d’un grand port à l’économie dynamique à une ville administrée comme un village par sa classe politique.

Décrivez en deux mots le Marseillais…
Un jusqu’au-boutiste. Tout ce qu’il fait, il le fait à fond… S’il ne fait rien, il le fait à fond ! Mais les plus gros bosseurs que j’ai rencontrés sont des Marseillais.

Et la Marseillaise ?
Très soignée, elle fait attention à son allure. Comme le Marseillais d’ailleurs. On ne peut pas les dissocier.

Quelle est la chose la plus cool à Marseille ?
La proximité avec la mer et les collines. La possibilité de se déconnecter de la ville, d’être complètement dépaysé en cinq minutes. Je suis parfois en colère contre elle, mais quand je vois le regard émerveillé des gens d’ailleurs sur Marseille, ça me réconforte.

Quel est le lieu qui fait le moins marseillais ?
La rue de Lyon, dans les quartiers nord ! Depuis que je suis petit, elle m’évoque les corons ! Que c’est triste!

L’odeur de Marseille c’est…
Un mélange d’odeur de mer et d’eau stagnante. La mer, pour la ville de voyage ; et la putréfaction marine pour te rappeler que c’est une cité populaire, pas une marina.

Selon vous, que manque-t-il à Marseille ?
Il faudrait abandonner le bricolage, l’ultra-clientélisme, les arrangements. Et l’esprit mafieux, qui a contaminé toute la société : maintenant, les gamins règlent des problèmes anodins façon mafia. Et quand tu vas dans une administration, il y a toujours un mec qui se prend pour Scarface !

Quelle coutume ou institution pourrait-on importer à Marseille ?
Pourquoi pas le Carnaval de Rio ? Avec des concerts monstrueux sur la plage. Mais ici, tu peux pas ! Car le maire de secteur a peur de déplaire à trois riverains.

Qui pour maire de Marseille ?
Jean-Claude Izzo, s’il était encore en vie. Il avait une belle vision de la ville : les deux bras ouverts sur tout Marseille, de L’Estaque aux Goudes.

Vous rebaptisez la Bonne Mère…
Je ne sais pas si j’ai envie de la rebaptiser. On l’appelle tous comme ça, c’est un repère. C’est la mère de tous les Marseillais, et pas le monument d’une seule religion. Dans notre dernier disque, on a un morceau qui s’appelle Notre-Dame veille… Et, heureusement qu’elle veille !

Quelle chanson évoque le mieux Marseille ?
J'aime l'om de Jo Corbeau ! Au-delà du foot, c’est une belle image de la ville, et de la vie. Quand j’étais petit, mon père la chantait tout le temps.

Bon, en vrai, Marseille est la capitale européenne de quoi ?
Du discours inutile, destructif, qui ne fait pas avancer les choses… « Ça c’est nul, ça c’est moche, ça c’est zéro… » Le Français est toujours négatif, mais le Marseillais, il pousse ça à l’extrême ! Je l’ai dit, c’est un jusqu’au-boutiste !

vendredi 13 septembre 2013

Le livre de référence sur les débuts du Hip Hop à Marseille "M.A.R.S : Histoires et légendes du hip-hop marseillais"

Une référence pour les fans d'Hip Marseillais! MARS: histoires et légendes du hip hop marseillais replonge aux origines du mouvement Hip Hop dans la cité phocéenne. Le rap à marseille, c'est plus de 10 millions d'albums, des centaines d'activistes et 25 d'histoire. Préfacé par Olivier Cachin, cet ouvrage de Julien Valnet donne la parole à plus de 60 acteurs du mouvement Hip Hop. On y redécouvrira la genèse d'IAM et leur rôle dans l'émergence de certains groupes. Akhenaton et Imhotep ont été interviewés par l'auteur. L'ouvrage est au début du mois de septembre et est vendu 24,90. Pour l'acheter chez Amazon.


lundi 29 avril 2013

La réponse de Patrick Mennucci répond à Akhenaton sur la place de la culture à Marseille


Akhenaton du groupe Iam pose très justement (hier sur France 2) la question de l’inégalité entre le Nord et le Sud de notre ville dans le domaine culturel. En tant que candidat aux primaires citoyennes, je juge ses interpellations et revendications légitimes car elles traduisent la frustration d’une large partie de la population Marseillaise.
En effet MP2013 a permis au centre-ville de Marseille de s’équiper de nombreuses structures de dimension internationale. Malheureusement l’immobilisme de la politique culturelle de Jean Claude Gaudin exacerbe chaque année un peu plus la fracture concernant l’accès à la culture de tous et rend toujours plus difficile la création.
Maire de Marseille, je rétablirai l’équilibre de l’offre culturelle entre le Nord et le Sud de notre ville et donc en axant prioritairement nos efforts vers les quartiers Nord en créant une médiathèque à Saint-Antoine, en développant un réseau des Maisons de la Culture permettant à tous les Marseillais, dans chaque secteur, de pratiquer un art et de produire leur propre expression artistique et surtout de bénéficier d’un lieu d’expression.
Les subventions que la Mairie accorde aux associations devront quant à elle être critérisées pour que nous sortions enfin du clientélisme actuel. Je favoriserai l’aide à la création et l’accessibilité de la culture à tous.
Un centre des cultures Hip Hop doit également voir le jour à Marseille.
Depuis son émergence, Marseille est une place forte du Rap reconnue internationalement grâce à des artistes comme Iam, Psy4 de la Rime ou Soprano. Pourtant cette culture si présente dans la population et qui fait rayonner Marseille dans le monde entier est totalement absente de la politique de la municipalité actuelle. La culture hip hop recouvre plusieurs disciplines : le rap, le DJing, le break dancing, le graffiti ou encore le beatboxing. Ces dernières devront être mises à l’honneur et nous créerons en coopération avec les artistes Marseillais un centre des cultures Hip Hop dans les quartiers Nord de la ville.

vendredi 29 mars 2013

IAM sera en dédicace le 24 avril à Paris


2 jours après la sortie de leur sixième album, IAM sera au grand complet à la FNAC de Saint-Lazare pour une séance de dédicace. A partir de 18h, vous pourrez poser toutes les questions au Groupe sur ce nouvel album tant attendu.

Certains fans ont eu l'idée de se retrouver en amont de cette séance pour y aller ensemble. C'est une excellente initiative, parlons-en dans les commentaires!

jeudi 28 février 2013

Tribune d'Akhenaton dans le Huffington Post: Me, myself and aïe



Il y a quelques jours, je regardais un documentaire dans lequel était interviewé un jeune homme qui participait à la fameuse "marche des beurs" en 1983. Un de mes fils, qui a 18 ans, me fit remarquer que ce jeune homme s'exprimait extrêmement bien, clairement et connaissait parfaitement son sujet. Je lui répondis que dans ces années là, les jeunes des quartiers étaient politiquement "conscientisés", qu'ils étaient capables de s'organiser au delà d'émeutes tiers-mondistes, et qu'ils pensaient en conjuguant tous les verbes avec "nous". Et pour moi, voilà le terrible changement auquel nos sociétés, principalement urbaines, doivent faire face : l'ultra-individualisme...
Et le 11 septembre 2001 a scellé le côté irréversible de ce changement, car le premier support culturel de notre pays qu'est la télévision a complètement basculé dans un flot d'informations tragiques et effrayantes, de publicités rassurantes et de téléréalité absurde. L'information se délecte de faits divers violents qui étaient cantonnés aux colonnes de la sixième page du journal local il y a 30 ans. Et tous les Français se disent," mon Dieu, que ce pays est devenu violent !". Violent ? Des aînés me racontaient l'autre jour comment ils se battaient dans les années 60, à 400 gars contre 400 bougres, ou à l'époque des "blousons noirs", comment le public s'affrontait à coup de chaises et de barres de fer pendant un concert de... Johnny ! Cela renvoie le grand méchant "gangster rap" français, si souvent décrié, dans la catégorie "musique pour enfants", si ça se passait aujourd'hui, ces "bastons" feraient la une du JT de 20 heures, et pour peu que les protagonistes soient des "caïds de cité - noirs - arabo - musulmans - armés jusqu'aux dents", on en aurait pour 6 mois...
Effectivement, les gamins des quartiers n'ont majoritairement plus aucune conscience sociale, ni politique. Ils veulent ressembler à "monsieur tout le monde", mais version riche. Car les formidables émissions télé qu'ils affectionnent leur rabâchent que l'apparence est primordiale, la forme l'emporte sur le fond. Du coup, ils veulent la femme avec la parfaite plastique, l'appart, la grosse voiture, les vêtements chers, et si possible: la rolex... Et si certains d'entre eux sont délinquants pour pouvoir accéder à leur idéal, ce ne sont pas des "robin des bois", ce sont des délinquants ultra-libéraux.
Ah... pour s'intégrer, ils se sont bien intégrés! Puis, lorsqu'ils s'aperçoivent que le modèle libéral ne fonctionne pas pour tous, ils partent en quête d'un idéal des origines, qu'ils ne connaissent pas pour la plupart, et le trouvent dans la voie des interprétations extrêmes car c'est la seule qui les valorise à leurs yeux, c'est la désintégration.
Dans tous ces changements de cap, les maître-mots sont "s'en sortir". Seul. Les réseaux sociaux sont là pour l'attester, tout comme les forums, les commentaires correspondent souvent à un gonflement de l'égo. Un quotidien coincé entre clics, buzz, tweets, et vues...
D'un autre côté, chez certaines personnes qui vivent un rêve gauchiste en habitant dans le 19ème à Paris ou au Panier à Marseille, qui vont aux "sardinades" comme les prolos, et qui nous distillent à nous les gens du Hip-Hop, des leçons de comportement à longueur de temps, on ne fait aucun effort pour cerner cette jeunesse. Puis vient la tarte, bien lourde, un dimanche, en rentrant chez soi, et on se fait voler son portable dans la foulée, les dangers du 19ème n'est-ce pas ? Ils étaient de gauche... jusqu'à l'agression.
Pour finir, dans cette France "profonde" ou on se jalouse, ou on vole la veste du petit camarade de son fils sur le portant de l'école maternelle tout en pestant contre les immigrés, ou on se délecte de voir des "stars" déchues de la télévision s'exploser dans une piscine en sautant de quinze mètres, on est convaincu que le pays sombre dans la violence. Oui, toute cette violence exhibée dans les médias est un formidable outil promotionnel, elle engendre la peur et la peur engendre la division, le désir de sur-consommation et la désignation de "l'autre" comme coupable d'une hypothétique situation critique. On s'isole, on essaie de "faire son trou" et les nouvelles valeurs télé-réalité-esques nous disent qu'on peut tricher, dénoncer, critiquer, faire des sale coups : c'est cool ! C'est le jeu ! Chacun sa mère comme on disait quand on était minots ! En bout de chaîne, les hommes et femmes politiques se sont adaptés à ce système, ils "squattent" les antennes radio, télé à tel point qu'on a le sentiment que c'est cela leur boulot finalement. Non, leur boulot c'est d'exécuter les tâches qu'ils ont promis d'accomplir quand ils ont été élus, à moins qu'ils ne travaillent depuis un bureau à BFM, i>Télé ou RTL... Auto-promo permanente... Il faut savoir se placer.
Dans tout ce chaos, je ne sais même pas ou me situer, je ne dis pas que je suis meilleur, je tombe certainement dans un de ces cas de figure parfois. Mais j'essaie de lutter contre, de penser au pluriel, éduquer mes enfants correctement, exprimer mon amour aux miens quotidiennement et faire des choses qui me semblent bien autour de moi constitue un premier pas. J'espère en tout cas, que notre beau pays dans les espoirs, les luttes et les épreuves qui l'attendent, conjuguera son futur avec "nous"...

mercredi 12 décembre 2012

Le site d'IAM sera officiellement ouvert vendredi


Nous le savons depuis la semaine dernière, le nouveau site d'IAM ouvrira ses portes vendredi. Nous ne savons pas beaucoup de chose à son sujet mais je peux vous dire que deux surprises nous y attendent. J'ai promis de ne pas en dire plus mais je peux vous dire que j'ai vraiment hâte! Ce qui s'annonce va être terrible...

Nous le savions, mais c'est bon de le rappeler, IAM a pris la main sur la gestion du site et c'est une bonne nouvelle.

"L'échiquier est en place, les pièces avancent!"