[Ouest France] Samedi, tout le Foirail a dansé le MIA avec IAM - Chemillé

Quand la légende entre sur scène, on retrouve aussitôt toutes les mains en l'air, et elles ne sont pas redescendues une seconde durant le set du groupe IAM. Akhenaton, Shurik'n et leurs comparses ont surchauffé la salle du Théâtre Foirail, ce samedi soir, enchaînant avec prestance leurs grands standards et leurs morceaux plus actuels.

Une ambiance qui a porté le groupe : « C'est l'esprit festival, on sent que les gens viennent faire la fête », confie Akhenaton à la sortie du concert ravi de voir autant de jeunes dans le public : « C'est bon signe, cela veut dire que les jeunes s'intéressent à nouveaux aux textes et non aux chansons formatées. »

Après plus de 20 ans de carrière, les rappeurs assument leur maturité sur scène. « On ne veut pas faire du jeunisme, nos nouveaux morceaux parlent des préoccupations de notre âge. »

Ce qui n'est pas pour déplaire aux fans, dont la première d'entre eux Karimouche, qui assurait la première partie : « C'est étrange de partager le plateau avec eux. Quand j'ai commencé à chanter, j'ai posé mes premières paroles sur des mix d'Imhotep », confie la chanteuse. Karimouche, c'est le coup de coeur de la soirée. Elle a conquis le public dès les premiers morceaux, avec sa voix atypique, sa gouaille, et sa présence sur scène. « Je suis avant tout comédienne issu du café-théâtre », explique t-elle. Portées par un beat boxer hors pair, les chansons insolentes de la « Charentaise d'origine berbère » valent mieux que tous les débats sur l'identité nationale. « Quand on me parle d'intégration, ça m'agace. Je suis française, c'est ça qu'il faut intégrer. On m'a déjà demandé si je ne pouvais pas faire de la musique plus de chez moi. D'où ? De Charente ? », répond avec humour la chanteuse capable de remettre au goût du jour Brel et de raconter les aléas de la vie quotidienne en entraînant le public dans son univers teinté d'humour.

Un public, venu principalement pour IAM, à l'image de Thomas et Nico, de Cholet : « On a kiffé. C'est mythique. On ne pouvait pas louper ça ». Public qui n'est pas venu aussi nombreux que prévu. 1 700 personnes ont fait le déplacement pour cette soirée organisée par l'association Bô Soleil dans le but de financer un camping de yourtes accueillant des projets culturels et sociaux. Des organisateurs qui ne cachaient pas leur déception mais comme l'explique Aurélia Besnier : « C'est tout de même une excellente soirée, c'est ça le principal. Et tant pis pour ceux qui ne sont pas venus. »

Une soirée qui s'est terminée sur les mix de Beat Torrent après une prestation du ska énervé de Che Sudaka.

Ouest France