mardi 15 février 2011

[Voxpop] IAM : "La génération Scarface du rap, très peu pour nous"

Marseille. 31 mars dernier. L’émergence du rap français comme réalité artistique et commerciale a tout juste vingt ans. Surtout si l’on date cette émergence à la sortie de la compilation « Rapattitude ». Assassin, Daddy Nuttea, Dee Nasty, IAM déjà… C’est là que tout a vraiment commencé. Maintenant débarrassé de sa posture underground, le french rap est-il aussi vivant que dans les années 90 ? Peut-on encore être engagé dans un courant qui, désormais, a même sa Victoire de la Musique ? Pas évident. Alors le rap français fait le grand écart. Tentation gangsta (Booba, Rhoff), nihilisme white trash (Orelsan) et retour à un nouvel underground politisé (La Rumeur, Casey). C’est dans le paysage de la France sarkozyste, rythmé par un vrai faux débat sur l’identité nationale, que le rap français refuse poliment le débat d’idées. Dommage, car il aurait aujourd’hui plus que jamais toute sa place de contre-pouvoir. Une fois de plus, il faut donc aller demander conseil à l’ancienne garde toujours pertinente hier comme aujourd’hui. Suprême NTM et IAM. Le groupe que l’on est allé rencontrer sur ses terres marseillaises n’a rien à vendre. Ni nouvel album, ni tournée des stades comme le vieux concurrent de la Seine-Saint-Denis. C’est parfait. On a beaucoup raillé IAM, leur accent bonhomme et leurs prises de position prétendument consensuelles, par opposition aux incorruptibles du Suprême NTM. IAM : le groupe de rap que les parents aimaient entendre dans la chambre de leurs enfants. Les auteurs de « L’École du Micro d’Argent », omniprésents sur les plateaux télé et les ondes radio des 90’s puis quasiment absents depuis une petite dizaine d’années, ont-ils encore simplement quelque chose à dire sur la France de 2010, son rap, sa contestation politique, son débat identitaire ? Rendez-vous est pris avec Akhenaton et Kheops dans leur paisible Quartier Général, trois jours après la victoire de l’OM en Coupe de la Ligue…

Kheops : Le foot reste la dernière chose à faire l’unanimité à Marseille ; le stade est le dernier endroit où l’on a encore l’illusion d’une cohésion qui dépasse les clivages sociaux, économiques, culturels, et d’origines. Non pas que cette communion ait déjà été moins illusoire, mais les inégalités se sont creusées, le contexte économique s’est tendu. Alors OK, l’OM a gagné, la ville était en fête, ça fait plaisir, mais bon… Si ça peut maintenir un semblant de lien social et un peu de communication entre les gens, c’est toujours ça.

La ville a-t-elle beaucoup changé, depuis que vous avez commencé ?
Kheops : Marseille n’est pas un cas particulier : comme dans le reste du monde, à l’heure de la mondialisation et du néo-libéralisme triomphant, le contexte social s’est un peu durci. Depuis qu’on a commencé, les problèmes sont restés les mêmes. À la limite, le bon côté des choses, c’est que les masques commencent à tomber : le thème des banlieues défavorisées revient à toutes les campagnes, il y a eu beaucoup de discours et de promesses mais sur le fond, rien n’a bougé. Même Fadela Amara, qui devait « sauver » les banlieues, n’a pas eu le budget pour commencer à faire quoi que ce soit. On sait ce qu’il se passe, mais on ne fait rien. Les jeunes d’aujourd’hui sont plus informés qu’à mon époque, où il n’y avait que Le Canard Enchaîné et Charlie Hebdo si tu voulais connaître l’envers du décor. Seulement, le désengagement qui existait déjà au niveau citoyen s’accentue. Les jeunes ne vont pas voter.

Un groupe aussi populaire auprès de la jeunesse, comme l’a été IAM notamment dans les années 90, ressent-il une part de responsabilité lorsque, justement, les jeunes ne vont pas voter ou que le Front National se retrouve au second tour en 2002 ?
Kheops : On se sent responsable de ce qu’on dit. Chill (Akhenaton – ndlr) et Jo (Shurik’n – ndlr) font gaffe à ce qu’ils écrivent dans leurs textes, à ce qu’ils disent dans les interviews. Les textes ont un impact phénoménal : depuis une dizaine ou une quinzaine d’années, tu as des gamins qui chantent « Petit Frère ». Le rap français a évolué de la même manière que le rap américain : au début, il était festif mais aussi conscient politiquement. Par la suite, de même que le rock, le blues ou le jazz, il a été récupéré commercialement et perverti dans son essence. Il y a donc eu le gangsta rap, le rap violent, celui qui glorifie l’argent, le sexe, etc… Mais ça n’est qu’un reflet de la société. Il en va effectivement de notre responsabilité de ne pas tomber dans la provocation, les images-choc, et de ne pas dire à un gamin : « J’ai un calibre, j’vais tirer dans le tas… » La génération Scarface du hip-hop, très peu pour nous. Mais bon, il ne faut pas oublier qu’on a quand même infiniment moins de responsabilités que les politiques et, surtout, que les dirigeants économiques. Des mecs qui peuvent te rayer une ville de la carte d’un coup de téléphone et se prendre une commission de plusieurs millions de dollars, j’appelle ça avoir du pouvoir – et donc, des responsabilités. Tu ne changes pas les choses avec une chanson ; à ce niveau-là, on a clairement perdu nos illusions d’adolescents.

Comment expliquez-vous le fait qu’un rappeur comme Booba, qui a clairement mis de côté le message social et contestataire de IAM, soit si populaire aujourd’hui auprès des plus jeunes ?
Akhenaton : Les petits dans les quartiers n’ont plus de conscience politique, ils ne connaissent pas leur histoire. Ils regardent la télé-réalité, ils veulent avoir la paire de pompe à 400 euros. Les valeurs des rappeurs dont tu parles sont significatives de notre société occidentale consumériste. En écoutant ces mecs-là, tu évites de te poser des questions.
Kheops : Le gamin des quartiers, quand il s’occupe de ses baskets, il ne s’occupe pas de ses origines. Ceci dit, des groupes de rap conscients politiquement, il y en a encore en France : prends Keny Arkana, prends Duval MC… Par contre, la vraie question, c’est pourquoi on ne les entend pas sur les radios ? Pourquoi on préfère te faire bouffer du Booba plutôt que du Keny Arkana ? Je laisse Noam Chomsky y répondre…
Akhenaton : Arrêtons de dire qu’Internet constitue un contrepoids aux grands médias, parce ça n’est pas vrai. C’est encore marginal, pas encore pour le grand public. Pourquoi à ton avis les ventes de disques correspondent encore aux playlists des grosses radios ? Je ne suis pas d’accord : les gamins aujourd’hui n’écoutent quasiment plus la radio. Leur accès à la musique s’appelle YouTube, Deezer ou le peer-to-peer. Pourtant, quand ils téléchargent – avec la variété de choix et d’offre propre à Internet – ils téléchargent plus souvent Booba que Keny Arkana…
Akhenaton : Parce que ce qui déclenche la recherche Internet, ça va être la playlist radio ou télévision. Et la radio et la télévision disent que Candia ne veut pas de musique « de Noirs ou d’Arabes », parce qu’autrement les spots publicitaires seront deux fois moins chers. C’est la stricte vérité de cette logique économique.
Kheops : On nous l’a dit il y a déjà bien longtemps : « Le rap, c’est une cible à faible pouvoir d’achat, ça ne nous intéresse pas ». Je me rappellerai toujours cette expression. C’est pour cette même raison que les rares trucs de hip-hop que tu as l’occasion d’entendre dans des pubs sont des produits totalement édulcorés, fabriqués. Ça n’a rien d’idéologique, c’est purement économique.
Akhenaton : Et puis, le rap a souffert du nombre. Toute musique très ciblée à la base, underground, exigeante, se dilue quand elle devient un divertissement de masse, un bien de consommation qui génère autant d’argent. Il nous est arrivé ce qui est arrivé à toutes les autres musiques ; on se croyait meilleurs, mais non. La différence avec les autres, c’est qu’on doit se farcir quelques clichés qu’il faut se décoller chaque fois qu’on dit quelque chose : non, nous ne sommes pas des délinquants ou des islamistes, et on communique autrement qu’avec des « wesh wesh » et des « yo yo ».

Avec IAM, vous semblez pourtant avoir toujours bénéficié d’une image de groupe réfléchi avec un discours modéré ; d’une bande de « gentils », par opposition à NTM…
Akhenaton : Cette image de « gentils garçons » largement véhiculée par la presse musicale à une époque nous a fait du tort. On nous décrivait comme « le groupe sympa, souriant », et les gens s’arrêtaient à ça. Mais écoutez les morceaux ! Ecoutez « J’aurais pu croire », « La fin de leur monde », « Demain, c’est loin » ou « Armes de distraction massive » et on en reparle. Moi, j’ai lu Sun Tzu, « L’Art de la Guerre » : oui je souris tout le temps, mais je peux t’en dire des choses, avec le sourire… Seulement, on préférera toujours dire que celui qui casse sa chambre d’hôtel est plus rebelle que celui qui écrit un texte où la rébellion est pensée et ciblée. En France, on aime ça, le mythe du rockeur maudit, la compilation du chanteur mort. Moi je n’ai jamais rêvé de Poulidor, j’ai toujours rêvé d’Anquetil. Je veux les premiers ; les deuxièmes, j’en ai rien à foutre. Aujourd’hui, Dieu merci, la presse musicale s’est améliorée. Du coup, on voit arriver une génération de gamins de 16-17 ans, qui étaient trop jeunes pour nous écouter dans les années 90, et qui viennent à IAM par les paroles. Ça nous a sauvé en quelque sorte, car à un moment, nous n’étions plus nulle part. Pas assez grand public, trop radicaux pour certaines radios, trop souples pour les autres, trop vieux pour Skyrock. Il y avait toujours un problème.
Kheops : À une époque, à la fin des années 80, début des années 90, le crossover entre hip-hop old school dans l’esprit et rap commercial était encore envisageable. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus tranché : le rap qui passe en radio et télé – même le rap français – est hyper typé, catégorisé. C’est souvent juste une copie de ce que faisaient les Américains il y a cinq ans.

Percevez-vous malgré tout des spécificités stylistiques propres au rap français, qui le distingueraient du rap américain ?
Akhenaton : Pendant très longtemps, il y a eu une vraie exigence de contenu. On faisait très attention à ce qui était écrit, plus encore que les Américains, qui se sont rapidement focalisés sur la forme, le son, la production, etc. Cette exigence a diminué ces dernières années, mais je pense que ça va revenir. La spécificité de l’écriture devient rapidement la spécificité du style.
Kheops : Si je vois une spécificité française au niveau du son, elle est davantage marseillaise : nous avons été les premiers en Europe à taper dans la musique méditerranéenne, moyen-orientale ou arabe. La diversité de la culture musicale méditerranéenne a été une chance énorme pour IAM. De même qu’il nous paraissait naturel d’intégrer à nos textes des éléments d’arabe, il m’a toujours semblé évident d’aller piocher dans la musique de ces régions. Sur le coup, rares ont été les journalistes à le relever. Par contre, quand les Américains se sont mis à sampler la musique arabe, c’était extraordinaire, génial, tendance, tout ce que tu veux.
Akhenaton : 1989, cassette Concept. On sample de la musique traditionnelle arabe, Farid El Atrache et autres. Dans les années 2000, quand on mettait une boucle de percussions indiennes, on nous disait « Ah ouais ! À la Timbaland… ». Mais non ! À la IAM ! On le fait depuis 15 ans ! Quand, en 96, on arrive avec nos histoires de Chine sur « L’École du Micro d’Argent », on nous dit « OK, vous faites comme le Wu-Tang… ». Stop ! Rembobinez : « Le Dernier Empereur » sur « Ombre Est Lumière » en 92…

Avez-vous rencontré des difficultés, à vos débuts, pour concilier passion du hip-hop américain et langue française ?
Akhenaton : Pas vraiment. Il y avait de grosses similitudes entre le « slang » de Brooklyn et l’argot marseillais des années 80 : « on the strength », c’était « c’est du strict », « it’s bad ! » c’était « c’est méchant ! »… Rapper en français, ça s’est imposé assez naturellement. J’ai bien essayé de le faire en anglais au tout début, mais si c’est pour faire de toute façon moins bien que ceux qui le font dans leur langue natale, autant arrêter tout de suite (sourire). Et puis, il y a des choses qu’on ne peut tout simplement pas faire, en tant que Français. J’ai vu récemment une formidable émission sur Planète, qui expliquait que le pharynx et le larynx étaient formés par les mouvements de notre langue maternelle. Les Anglo-Saxons ont cette sorte de compression naturelle dans la voix contre laquelle tu ne peux pas lutter… Mon écriture en français s’est construite avec ce que je lisais à nos débuts – principalement des livres engagés : le biographie de Malcolm X, Cheikh Anta Diop, Omar Khayyam, les poètes antares, Djalal Al-Din Rumi, la poésie perse ou soufi. J’ai toujours beaucoup aimé inclure des mots de langue arabe ou de napolitain. À Marseille de toute façon, tu es obligé d’utiliser ces mots dans la vie de tous les jours.

Que vous inspire le récent débat sur l’identité nationale ?
Akhenaton : Il me rappelle combien notre marge de manœuvre en tant que groupe de rap s’est réduite depuis les années 90 : pour l’extrême-droite, nous sommes de dangereux islamistes radicaux, pour les autres, nous sommes trop modérés. Septembre 2001 a changé beaucoup de choses ; aujourd’hui, il est devenu impossible de parler sans complexe de la nation et de ce qu’on en pense. Sur les blogs de RMC ou La Provence – tous noyautés par l’extrême-droite – les commentaires sur moi personnellement sont hyper durs, violents. Ces propos n’auraient jamais eu lieu il y a dix ans. Ils concernent principalement les propos que j’avais tenus suite à l’épisode de La Marseillaise sifflée, au Vélodrome. J’ai dit que je trouvais normal que certains gamins agissent comme ça. Ces gamins dansaient sous le drapeau français en 98 ; on leur a fait croire à des tas de choses, entre autres à la France « black-banc-beur ». Sauf que quand ces gamins recherchent un appartement, on leur dit qu’il est loué. Quand ils veulent aller en boîte, on leur dit que c’est une soirée privée. Quand ils postulent pour un boulot, on leur dit que le poste est déjà pourvu. Au bout d’un moment, ils n’y croient plus. Et quand ils n’y croient plus, ils se rattachent aux racines. Mais aujourd’hui, tu n’as plus le droit à la nuance. Quand, à un moment, on dénonçait le drapeau tricolore, on ne dénonçait pas la France en général, mais ce qu’il symbolise, à savoir le blanc de la royauté encadré par les couleurs de la ville de Paris. Le pays résumé à une ville – voilà ce qu’on dénonçait.

Prenons ce débat au pied de la lettre : qu’est-ce que signifie, pour vous, être français en 2010 ?
Akhenaton : C’est habiter dans un pays qui a la chance d’en être là où il en est aujourd’hui, au centre de l’Europe, avec des habitants qui ne se font pas la guerre, et la possibilité de consommer tous les produits que l’on veut, avec un petit reste de protection et d’acquis sociaux, qui sont progressivement en train d’être grignotés. C’est aussi intégrer le fait que l’on vit dans une société pluriculturelle, avec des gens d’origines étrangères qui vivent sur notre sol, et qui ne le détestent pas forcément ; qui ne sont pas de « dangereux banlieusards multirécidivistes avec des armes de guerre »… Parce que s’il y avait autant d’armes de guerre dans les banlieues qu’on le dit, il y aurait un peu plus de morts que ça ! On est sur des chiffres de morts par arme à feu largement inférieurs à ceux des pays voisins : je suis originaire du Sud de l’Italie, et dans certaines petites villes de Campanie, ce taux est supérieur, proportionnellement, à celui de Los Angeles ! Ou alors on peut affirmer sans se tromper que les délinquants islamistes multirécidivistes de banlieue visent mal (rires)… Sérieusement, je comprends les gens qui vivent dans les cités et qui sont exaspérés par la violence, mais encore une fois, prends nos paroles ! On en parle aussi, des petits cons.
Kheops : À l’échelon national, la façon qu’a la France d’occulter certains pans de son histoire, de balayer la merde sous le tapis, est un vrai problème. Une des causes majeures du malaise actuel tient au fait que la France ne regarde pas son histoire en face. N’oublions pas qu’une part énorme des soldats morts pour la France en 14-18 et 39-45 étaient des soldats arrivés d’Afrique du Nord et d’Afrique Noire pour défendre notre pays. Pour moi, ils sont plus français que tous ces connards de droite dont certains grands-parents collabos ont vendu leur cul aux Allemands ! Ensuite, quand, dans les années 50-60, on fait venir des travailleurs immigrés pour reconstruire le pays parce que l’économie en a besoin, on ne les accepte pas. Aujourd’hui, 2 ou 3 générations plus tard, on refuse toujours de les considérer, eux, leurs enfants et petits-enfants, comme des Français à part entière. Pour couronner le tout, on a un président qui, en visite officielle à Dakar, se permet de balancer que « l’homme africain n’est pas assez rentré dans l’Histoire » ! Comment s’étonner du malaise !? Avant d’être dans IAM, j’étais dans l’enseignement ; quand j’ai vu comment étaient composés les manuels d’Histoire, j’ai voulu arrêter de suite. Pour moi, c’est ni plus ni moins que du colonialisme. La seule chose qui, à mes yeux, fait l’identité nationale commune en France, c’est la langue. Et quand j’entends comment certains rappeurs africains de Dakar nous donnent des leçons de français, à nous et nos complexes de supériorité occidentaux, ça me fait plaisir. S’il y a un bienfait de la colonisation, c’est celui-là.

Maxime Chamoux de Voxpop

11 commentaires:

  1. jmenba lécouilla16 février 2011 à 09:00

    superbe interview , le rap francais n'est pas mort , il suffit d'écouter du rap underground pou voir que la nouvelle génération de rappeur a pas mal de texte , et travail ses punchlines , et comme dit akh ou kheops dans l'itw le gansta rap fera son heure ... la relève est là , peace

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  2. Ça fait plaisir de voir Khéops prendre un peu plus part à l'interview que d'habitude. Les questions sont intéressantes, idem pour les réponses.

    Merci Yannick.

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  3. tout est dit...

    merci pour la trouvaille ;)

    gael

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  4. ça me parait bizarre, on dirait que c'est imhotep et non pas khéops qui répond aux questions. D'ailleurs je savais qu'il était instituteur avant. Khéops a t'il lui aussi été instit ?

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  5. Je pense aussi que le journaliste a inversé Imhotep et Khéops...

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  6. propos très intéressant, très constructifs.

    je trouve juste qu'AKH passe à côté d'une analyse faite par Olivier Cachin pour expliquer le rap d'aujourd'hui :
    le rap avait fait ses preuves dans tous les domaines : musical, commercial, lyrical, sur le contenu, sur la poésie... Et la France ne l'a jamais accepté. Malgré les pépites de fou qui tuait tout niveau conscience, niveau musique, niveau paroles, on trouvait tout le temps des gens pour dire "le rap c'est de la merde c'est pas de la musique".

    Voyant que la France n'acceptait pas le rap sur les critères qu'on attendait, les rappeurs ont décidé de jouer la carte opposée : celui de l'outrance, du visuel gangster. Par provocation, et pour faire un chier un minimum les français qui de toute façon ne laissent pas d'opportunité au rap conscient.

    Les français n'ont jamais accepté le rap malgré les Solaar, les NTM (controversés d'accord), les IAM, les Fabe... Alors ils récoltent La Fouine et Booba, c'est un juste processus.

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  7. Ceci dit si NTM, IAM et Solaar avaient occupé le terrain dans les années 2000, ils auraient pu faire persister le "rap conscient". Booba sort un album tous les deux ans, La Fouine aussi, faut pas se plaindre qu'ils occupent le terrain.

    Tout ça pour dire que la vision d'Akh est très réductrice voire réac : c'est pas à cause de la société de consommation que les jeunes écoutent Booba, mais toujours pour les même raisons qu'IAM : pour leur identité de jeune de banlieue et parce que ça les fait tripper.

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  8. Très bonne interview, ça fait plaisir de voir que certains rappeurs sont encore là pour parler de ces choses là. Et je suis d'accord avec jpoppseudo. Merci Yannick ! :-)

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  9. Détail : attention aux pages écrites en blanc sur fond noir. C'est pas agréable à lire, ça fatigue. Heureusement que l'interview est bon...

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  10. Pour Anonyme 00:51 , l'effet noir et blanc et blanc et noir c'est pour accentuer leur phrase accrocheuse sur scarface ( l'affiche de scarface en noir et blanc si tu te souviens bien )
    Mais bon ce genre de petite phrase c'est leger quand meme .
    Bonne article mais 31 mars dernier ( presque 1 ans !! ) c'est pas vieux tout ca ? ^^

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  11. O_o heu je crois qu'il parlait de la retranscription sur le blog en noir et blanc, pas de la petite phrase sur l'affiche...

    Si tu regardes ton commentaire est écrit en noir et blanc

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