dimanche 6 mars 2011

[Interview Akhenaton & Faf Larage] Akhenaton: "Sur ce projet, on assume tout! "


Vous êtes deux storytellers reconnus – Allez-vous nous conter de belles histoires dans ce projet?
Akhenaton: Non, il n'y aura pas de morceaux autour d'histoires car nous n'avons pas pu utiliser de prods soul à cause des histoires de samples. Néanmoins, si nous devions donner une suite à ce projet, ce serait intéressant de faire un album autour du storytelling « caméra à l'épaule » à la manière de Conte de la frustration. Mais il serait démembré, c'est à dire 12 histoires distinctes. Il y a quelque chose que j'ai compris très tard, c'est que dans le rap, il est très difficile de faire vivre un album sans concept. D'ailleurs pour We Luv New York, le concept plaît.

Pouvez-vous me parler du tournage du clip On rêvait New York?
Akhenaton: Comme je dis souvent, tout ce que tu emportes avec toi ce sont les souvenirs. Pour Faf comme pour moi, le tournage de ce clip restera un grand moment car pour chaque image je peux te raconter une anecdote: là j'en peux plus, attention il y a les flics qui arrivent (NDLR: depuis le 11 septembre, il est interdit de tourner à NY sans autorisation).Ce tournage était une opération commando car on ne devait pas se faire arrêter. C'est pour cela que tous les playbacks se font avec un casque. Si tu regardes bien le passage à Coney Island, tu peux voir que je tiens l'iPod dans la main. 21 ans de carrière et tu rappes avec l'iPod (Rire)! En plus, pas de chance, c'était le jour du réveillon du jour de l'an, il y avait des flics partout. On a tourné à la va vite avec la trouille de se faire prendre les cartes de séjour. En plus, nous n'avions pas de solution de replis car nous avions un temps imparti très court.
Nous sommes revenus avec plus de 10 heures d'images et 10 Gigas de vidéos. Tu ne peux pas imaginer le nombre de playbacks qu'on a tourné. La grande phrase de Faf était: On se fait un petit playback!.
Faf Larage: On aurait de quoi faire trois clips ou trois versions différentes du clip... Pour le théâtre, nous avons pris le temps. En effet Didier D Darrwin nous a accompagné pour cette partie du tournage.
Akhenaton: Pour le tournage à New York, on s'est débrouillé tout seul. J'ai l'habitude car j'ai travaillé sur plusieurs clips (et deux films) et grâce à une formation accélérée à la 5D, on a pu tourner « à l'arrache ». Je pense que le clip est réussi car on a bien choisi les lieux. Nous avions l'avantage de très bien connaître la ville. On anticipait le rendu vidéo de chaque lieu et les couleurs de certains quartiers. Nous étions tout le temps entre deux métros pour ce tournage. Pour l'anecdote, il y a un plan devant le studio dans lequel on a enregistré l'Ecole du Micro d'argent.
Je ne pensais pas que ce clip était autant artisanal...
Akhenaton: Aujourd'hui, tu peux compenser le manque de moyen par la créativité...Mais il faut du temps pour ne rien négliger. L'avantage du projet We Luv New York, c'est que nous ne laissons rien au hasard: la promo, les pochettes de l'album bippé ou la pochette définitive. Sur ce projet, on assume tout!
Faf Larage: Ce sont nos choix et ce projet a été travaillé en famille. Les décisions sont prises à trois ou quatre dans un bureau. Les idées fusent et il n'y a aucun intermédiaire donc tout va très vite. Pour Tous des K, on travaille avec eux depuis toujours. Moi qui suis un peu relou …
Akhenation (qui le coupe): Non, Non, pourquoi tu dis ça (rire). Je suis obligé de relacher car Faf est comme moi. Si nous étions tous les deux au même niveau d'exigence, rien ne sortirait. Il est très pointilleux et je n'arrête pas de le chambrer là dessus. J'ai adoré son message « petits détails après validation »...
Faf Larage: Ils me connaissent ;-) et souvent ils anticipent mes retours. Sur ce projet, tout s'est fait naturellement. La qualité vient du fait qu'on a bien pris les choses en amont et qu'on connaissait précisément le résultat recherché. C'est super important. Pour le clip, on savait où on allait et on savait ce qu'on voulait. La même chose pour l'album et la pochette.

Akhenaton, un mot sur le travail de Faf?
Akhenaton: Lorsqu'on a échangé la première fois sur le projet I luv New York, je lui ai fait part des retours très positifs des gens sur son travail. Les gens me parlent souvent des morceaux C'est ma cause, la cavale, le fainéant. D'ailleurs Faf, il faut que je recommande l'album C'est ma cause... Je l'ai prêté et je ne l'ai jamais revu.
Mes enfants ont vachement apprécié le dernier album de Faf, c'est pour dire. Comme je le disais dans le morceau Alamo, Faf est un MC sous-estimé car les gens s'arrêtent aux singles. Les singles du dernier album ne sont pas mes morceaux préférés mais il y a des tueries dedans. C'est un acharné de boulot, il arrive en studio le matin pour travailler les beats...qui ne sortiront jamais.

Un dernier mot sur la tournée qui se prépare?
Akhenaton: Je suis content de pouvoir en parler car je veux être clair. Sur cette tournée, il ne faut pas s'attendre à écouter les morceaux Petit Frère, Né sous la même étoile. C'est une tournée We Luv New York. Pour les fans, nous jouerons des classiques de nos albums solos respectifs. De mon côté, je ne les ai jamais joué en live avec IAM.
Faf Larage: On est reparti dans les anciens morceaux qu'on a remixé pour la scène et pour les mettre au goût du jour.
Akhenaton: Buddah Kriss a revisité certains classiques.
Comme promis, une deuxième place pour le concert du 17 mars va être mis en jeu cette semaine. Il va falloir être à l'écoute ;-)

1 commentaire:

  1. Excellent d'avoir "the insider's" info... J'aime l'idée que ces mecs fassent encore des trucs a l'arach, en prennant des risques, se moquant un peu des conditions draconniennes fixées par les villes (paris c pareil) !
    C

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