Amateur de spectacle plus que de résultats, retraité des joysticks, sociologue, fan de rugby et de Benjamin Corgnet, clasheur de philosophe : quand Akhenaton est lancé, les punch-lines pleuvent. Faites place au parrain du rap français.
Akhenaton, quel type de fan de foot es-tu ?
Je suis un amateur de spectacle. Quand je regarde du football, je garde toujours à l'esprit que c'est du spectacle. Je suis souvent en désaccord avec d'autres membres d'IAM ou avec d'autres supporters de l'OM un peu plus fanatiques, parce que je préfère un bon spectacle à des victoires à tout bout de champ. Je me satisferais plus d'une troisième place avec du beau jeu, que d'un titre de champion remporté en pratiquant un jeu minable.
En somme, tu es plus Gerets que Deschamps...
Voilà, le résumé est très juste (rires). C'est exactement ça. L'impact physique, tout ça, pour moi c'est le football des année 90. Les équipes que j'aime aujourd'hui, ce sont les équipes qui jouent, pas celles qui sont juste « bien en place ». Je veux voir des équipes qui jouent haut, à une ou deux touches de balle, en passes courtes, plutôt que des équipes qui balancent à des costauds qui essaient de dévier le ballon.
En 2007 tu as sorti « Rooney », un titre en hommage à tes performances à PES. Tu martyrises toujours autant tes potes, manette en main ?
Non, j'ai fait mon jubilé. Cela me prenait vraiment trop de temps. On a carrément éjecté la console en dehors du studio, comme ça plus personne ne joue à rien. Comme ce sont des jeux de groupe, il n'était pas rare de voir dix ou quinze personnes passer l'après-midi au studio à jouer et surtout à hurler. Quand il y en avait un qui perdait il ne voulait pas partir et attendait dix parties pour retenter sa chance... On ne faisait plus du rap, on faisait des tournois de PES. Au bout d'un moment, je pense qu'il faut aller au-delà, faire autre chose.
Il n'y a pas longtemps, tu as déclaré qu'à Marseille, les gens sont dingues de foot faute d'activités culturelles...
C'est une réalité, ça, il n'y a pas grand chose qui se passe ici sur un plan culturel. Et puis Marseille est une ville très éparpillée, avec de grosses difficultés pour se mouvoir. Le football occupe une part importante de la vie des gens, aussi parce qu'à travers ses titres et son histoire, l'OM représente une ville qui gagne. Alors qu'économiquement, socialement et culturellement, Marseille est une ville qui perd.
Ce qu'on appelle communément « une ville de foot » est souvent une ville compliquée pour le citoyen lambda. Marseille, Saint-Etienne, Lens...
Ce sont des villes qui sont économiquement et socialement sinistrées, donc les gens se transposent. Je hais le mépris qu'il y a parfois dans les médias pour les rêves simples. Les gens ont besoin de rêves aujourd'hui, ils n'ont pas besoin de concret. Le concret, ils le voient tous les jours aux infos avec des guerres par-ci, des catastrophes par-là... Ils ont besoin de se raccrocher à quelque chose qui les sorte de leur quotidien, qui les fasse rêver. Et le foot les fait rêver. Ca se respecte. Marseille est une vraie ville de sport. Quand le RC Toulon (l'équipe de rugby, ndlr) vient jouer au stade Vélodrome, c'est plein, il n'y a pas une place de libre. Les Marseillais aiment le sport qui lui procure des victoires dans un océan de défaites.
Le foot et le rap sont souvent liés, quels sont les points communs entre les deux disciplines ?
Elles sont très proches. Le rap est une véritable performance sportive, avec une culture de la gagne. On ne se contente pas de faire de la musique, il y a un toujours un esprit de compétition. Les facteurs psychologiques et physiques sont les mêmes, parce que les concerts de rap, ce ne sont pas des shows statiques comme dans le jazz, on se dépense énormément, on bouge beaucoup. Entre rappeurs on parle énormément de foot, et la réciproque est vraie parce qu'à quasiment chacun de nos concerts on a des demandes de la part d'équipes de Ligue 1. Je me rappelle d'un concert à Lyon lors duquel on avait reçu en backstage toute l'équipe de Saint-Etienne. Il y avait Landrin, Dabo... La dernière fois qu'on y est allé, pour l'album We luv New-York, il y a Jimmy Briand qui est passé nous voir. Il y a énormément de sportifs de haut niveau qui écoutent notre musique. C'est pour cela que beaucoup de gens nous mettent en opposition avec le rugby. D'ailleurs il y a une intention derrière l'opposition football/rugby qui ne me plaît pas trop. C'est même une intention très mauvaise, très « droitière », si je puis dire. C'est une opposition sociale, ethnique, et même de valeurs. Elle sous-entend que certaines personnes auraient des valeurs, et d'autres pas du tout, ce qui me dérange énormément. Surtout que j'adore le rugby.
Qui véhicule ces clichés, selon toi ?
Des hommes politiques, ministres ou pas, et certaines stations de radio qui reprennent les propos de philosophes comme Finkielkraut qui avait qualifié les footballeurs de racailles milliardaires après l'épisode de Knysna. En deux mots, il a résumé ce que beaucoup de personnes aiment à croire, c'est à dire que le football appartiendrait aux banlieusards. Ce qui est faux. Il y a énormément de footballeurs très talentueux qui viennent de villages de campagne. Le petit jeune de Dijon, là, Corgnet, je ne calcule pas son origine ou sa religion, j'en ai rien à foutre de tout ça. Le seul truc qui m'importe, c'est de savoir si il est bon ou pas. Quant aux comportements extra-sportifs, je peux te citer des dizaines de footballeurs corrects, bien élevés, gentils, et des dizaines de footballeurs qui se comportent comme des voyous. Mais ça, c'est la même chose dans tout les sports.
Les mentalités des rappeurs et des footballeurs sont également proches ?
Oui, dans les deux domaines il faut avoir ce que les Italiens appellent la grinta. C'est à dire s'accrocher jusqu'au bout, se battre pour la victoire. Dans le rap, il y a beaucoup de gars qui ont failli faire une carrière de footballeur professionnel. Rien que dans l'équipe d'IAM, il y en a trois. Un qui a failli signer un contrat pro à Nantes, un qui avait été recruté par Monaco, et Saïd, qui fait nos chœurs, qui devait aller aux Girondins mais cela ne s'est pas fait pour des raisons familiales.
Le rap, comme le football, évolue constamment, il faut sans cesse s'adapter...
Exactement. C'est une musique très mobile, on peut être au top pendant des années et vite retomber. Les facteurs psychologiques sont un peu les mêmes qu'au football. L'autre jour, je discutais avec des joueurs et je leur disais que tous les clubs devraient se doter d'un accompagnateur pour tout ce qui est préparation mentale. Pour moi, c'est indispensable dans le football moderne, pour que les joueurs soient psychologiquement équilibrés.
Beaucoup d'entraîneurs n'y sont pas favorables, car ils ont peur que les joueurs reçoivent deux discours différents.
Ouais, mais être coach, ce n'est pas être un dictateur. Certains font penser à ces vieux professeurs qui dictent leur loi sans écouter les élèves. Les tyrans des vestiaires n'ont jamais vraiment obtenu de bons résultats. Je connais bien quelqu'un qui a travaillé avec Mourinho, c'est un entraîneur qui peut donner l'impression d'être un dictateur mais ce n'est pas du tout le cas, il est très proche de ses joueurs.
Est-ce que la Qatar est au foot ce que le crunk est au rap ?
C'est fort possible, tu sais pourquoi ? Parce qu'il y a des gamins qui ne prennent même plus la peine de chercher un contrat en Europe et qui signent directement au Qatar pour le salaire. Mais c'est une question de valeurs. Si j'avais eu l'occasion d'embrasser une carrière professionnelle, mon rêve aurait été de jouer de grands matchs européens ou sud-américains, de vivres de belles soirées, pas de toucher un gros salaire dans un championnat qui dure six-sept mois. C'est pareil dans la musique, je suis d'accord avec toi, on peut aller vers la facilité, faire une croix sur ce que l'on pense et se vendre. Ce n'est pas un phénomène qui me plaît. Maintenant, je n'ai rien contre le Qatar en tant qu'organisateur de la Coupe du monde, c'est leur championnat qui me dérange plus.
Que penses-tu de la situation de l'OM actuellement ?
Ce n'est pas une situation catastrophique, même si on est très loin de Paris. Il faut clarifier la situation interne, avec pourquoi pas un bon gros remaniement. Mais je ne sais pas si c'est faisable avec l'actionnaire actuel. Des guéguerres dans les clubs, il y en a partout, c'est juste que Marseille est surexposé médiatiquement. A Paris, Lyon, Saint-Etienne, il y a toujours eu des clans. D'un point de vue sportif, depuis trois ou quatre parties, on commence à revoir un peu de spectacle. Parce qu'au début de la saison, c'était moche, baaaah. J'ai eu l'impression de revivre la saison 1999-2000, c'était vraiment vilain. On disait que Ben Arfa était capricieux, n'empêche que lorsqu'il était sur le terrain, on voyait du spectacle.
Les Marseillais sont jaloux du Paris Saint-Germain en ce moment ?
Ah ben oui ! Mais ce n'est pas une méchante jalousie. Ils ont surtout deux joueurs qui sont extraordinaires, Nenê et Pastore. Actuellement, le PSG dépend énormément de ces deux joueurs qui sont très, très, très au-dessus du lot. A Marseille, il manque juste des latéraux un peu plus forts, bien que Morel ait réalisé un début de saison en dents de scie avec quelques belles parties et d'autres moins bonnes. J'ai bien aimé Fanni dans l'axe, et je pense qu'il faut associer à Rémy un très grand attaquant que Gignac aurait pu, ou pourrait être, mais qu'il n'est pas pour l'instant.
Tu as un pronostic pour la Ligue 1 ?
Cela va être très compliqué d'empêcher Paris d'être champion. Le seul truc qui pourrait les faire trébucher, ce serait qu'ils perdent deux ou trois matchs d'affilée et que la presse les surexpose. Parce qu'ils sont surexposés quand ils sont superbes, mais aussi quand ils sont minables. Dans ces cas-là, "Le Parisien" sort des articles à répétition avec la terre entière qui les critique, et là il faut que les joueurs soient très costauds mentalement.
Et Marseille, tu les vois terminer à quelle place ?
Sur le podium, j'espère. Si on joue comme lors des trois ou quatre dernières parties, il y a des chances qu'on termine dans les trois premiers. Si on joue comme en début de saison, on ne pourra pas viser au-dessus de la huitième place.
Concernant la relégation, tu as peur pour un club comme Bordeaux ?
Moi ça me fait chier que les gros clubs descendent. Quand Saint-Etienne était descendu, j'étais dégoûté. C'est une question de prestige. Je ne suis pas très football amateur, clubs de village... Tout ça, j'en ai rien à foutre. Je n'aime que les grosses caisses. Comme je te l'ai déjà dit, ce qui m'intéresse c'est le spectacle, et l'émulation elle se fait entre gros clubs. Tu regardes en Angleterre, en Italie ou en Espagne, les clubs sont des monstres qui ne font pas de détails contre les petits. Concernant Bordeaux, il y a un vrai souci de vestiaire et de management. Triaud, je ne sais pas ce qu'il fait mais... Cela ne fait pas depuis qu'une seule saison que ça ne va pas, cela fait des années que ça joue par à-coups, en alternant bon passages et passages tragiques... Au début des années 2000, l'OM perdait tout le temps en dominant contre Bordeaux. Le fond de jeu des Girondins n'était pas bon, ils avaient plein de « droïdes » qui représentent pour moi l'antithèse du football.
En somme, tu es plus Gerets que Deschamps...
Voilà, le résumé est très juste (rires). C'est exactement ça. L'impact physique, tout ça, pour moi c'est le football des année 90. Les équipes que j'aime aujourd'hui, ce sont les équipes qui jouent, pas celles qui sont juste « bien en place ». Je veux voir des équipes qui jouent haut, à une ou deux touches de balle, en passes courtes, plutôt que des équipes qui balancent à des costauds qui essaient de dévier le ballon.
En 2007 tu as sorti « Rooney », un titre en hommage à tes performances à PES. Tu martyrises toujours autant tes potes, manette en main ?
Non, j'ai fait mon jubilé. Cela me prenait vraiment trop de temps. On a carrément éjecté la console en dehors du studio, comme ça plus personne ne joue à rien. Comme ce sont des jeux de groupe, il n'était pas rare de voir dix ou quinze personnes passer l'après-midi au studio à jouer et surtout à hurler. Quand il y en avait un qui perdait il ne voulait pas partir et attendait dix parties pour retenter sa chance... On ne faisait plus du rap, on faisait des tournois de PES. Au bout d'un moment, je pense qu'il faut aller au-delà, faire autre chose.
Il n'y a pas longtemps, tu as déclaré qu'à Marseille, les gens sont dingues de foot faute d'activités culturelles...
C'est une réalité, ça, il n'y a pas grand chose qui se passe ici sur un plan culturel. Et puis Marseille est une ville très éparpillée, avec de grosses difficultés pour se mouvoir. Le football occupe une part importante de la vie des gens, aussi parce qu'à travers ses titres et son histoire, l'OM représente une ville qui gagne. Alors qu'économiquement, socialement et culturellement, Marseille est une ville qui perd.
Ce qu'on appelle communément « une ville de foot » est souvent une ville compliquée pour le citoyen lambda. Marseille, Saint-Etienne, Lens...
Ce sont des villes qui sont économiquement et socialement sinistrées, donc les gens se transposent. Je hais le mépris qu'il y a parfois dans les médias pour les rêves simples. Les gens ont besoin de rêves aujourd'hui, ils n'ont pas besoin de concret. Le concret, ils le voient tous les jours aux infos avec des guerres par-ci, des catastrophes par-là... Ils ont besoin de se raccrocher à quelque chose qui les sorte de leur quotidien, qui les fasse rêver. Et le foot les fait rêver. Ca se respecte. Marseille est une vraie ville de sport. Quand le RC Toulon (l'équipe de rugby, ndlr) vient jouer au stade Vélodrome, c'est plein, il n'y a pas une place de libre. Les Marseillais aiment le sport qui lui procure des victoires dans un océan de défaites.
Le foot et le rap sont souvent liés, quels sont les points communs entre les deux disciplines ?
Elles sont très proches. Le rap est une véritable performance sportive, avec une culture de la gagne. On ne se contente pas de faire de la musique, il y a un toujours un esprit de compétition. Les facteurs psychologiques et physiques sont les mêmes, parce que les concerts de rap, ce ne sont pas des shows statiques comme dans le jazz, on se dépense énormément, on bouge beaucoup. Entre rappeurs on parle énormément de foot, et la réciproque est vraie parce qu'à quasiment chacun de nos concerts on a des demandes de la part d'équipes de Ligue 1. Je me rappelle d'un concert à Lyon lors duquel on avait reçu en backstage toute l'équipe de Saint-Etienne. Il y avait Landrin, Dabo... La dernière fois qu'on y est allé, pour l'album We luv New-York, il y a Jimmy Briand qui est passé nous voir. Il y a énormément de sportifs de haut niveau qui écoutent notre musique. C'est pour cela que beaucoup de gens nous mettent en opposition avec le rugby. D'ailleurs il y a une intention derrière l'opposition football/rugby qui ne me plaît pas trop. C'est même une intention très mauvaise, très « droitière », si je puis dire. C'est une opposition sociale, ethnique, et même de valeurs. Elle sous-entend que certaines personnes auraient des valeurs, et d'autres pas du tout, ce qui me dérange énormément. Surtout que j'adore le rugby.
Qui véhicule ces clichés, selon toi ?
Des hommes politiques, ministres ou pas, et certaines stations de radio qui reprennent les propos de philosophes comme Finkielkraut qui avait qualifié les footballeurs de racailles milliardaires après l'épisode de Knysna. En deux mots, il a résumé ce que beaucoup de personnes aiment à croire, c'est à dire que le football appartiendrait aux banlieusards. Ce qui est faux. Il y a énormément de footballeurs très talentueux qui viennent de villages de campagne. Le petit jeune de Dijon, là, Corgnet, je ne calcule pas son origine ou sa religion, j'en ai rien à foutre de tout ça. Le seul truc qui m'importe, c'est de savoir si il est bon ou pas. Quant aux comportements extra-sportifs, je peux te citer des dizaines de footballeurs corrects, bien élevés, gentils, et des dizaines de footballeurs qui se comportent comme des voyous. Mais ça, c'est la même chose dans tout les sports.
Les mentalités des rappeurs et des footballeurs sont également proches ?
Oui, dans les deux domaines il faut avoir ce que les Italiens appellent la grinta. C'est à dire s'accrocher jusqu'au bout, se battre pour la victoire. Dans le rap, il y a beaucoup de gars qui ont failli faire une carrière de footballeur professionnel. Rien que dans l'équipe d'IAM, il y en a trois. Un qui a failli signer un contrat pro à Nantes, un qui avait été recruté par Monaco, et Saïd, qui fait nos chœurs, qui devait aller aux Girondins mais cela ne s'est pas fait pour des raisons familiales.
Le rap, comme le football, évolue constamment, il faut sans cesse s'adapter...
Exactement. C'est une musique très mobile, on peut être au top pendant des années et vite retomber. Les facteurs psychologiques sont un peu les mêmes qu'au football. L'autre jour, je discutais avec des joueurs et je leur disais que tous les clubs devraient se doter d'un accompagnateur pour tout ce qui est préparation mentale. Pour moi, c'est indispensable dans le football moderne, pour que les joueurs soient psychologiquement équilibrés.
Beaucoup d'entraîneurs n'y sont pas favorables, car ils ont peur que les joueurs reçoivent deux discours différents.
Ouais, mais être coach, ce n'est pas être un dictateur. Certains font penser à ces vieux professeurs qui dictent leur loi sans écouter les élèves. Les tyrans des vestiaires n'ont jamais vraiment obtenu de bons résultats. Je connais bien quelqu'un qui a travaillé avec Mourinho, c'est un entraîneur qui peut donner l'impression d'être un dictateur mais ce n'est pas du tout le cas, il est très proche de ses joueurs.
Est-ce que la Qatar est au foot ce que le crunk est au rap ?
C'est fort possible, tu sais pourquoi ? Parce qu'il y a des gamins qui ne prennent même plus la peine de chercher un contrat en Europe et qui signent directement au Qatar pour le salaire. Mais c'est une question de valeurs. Si j'avais eu l'occasion d'embrasser une carrière professionnelle, mon rêve aurait été de jouer de grands matchs européens ou sud-américains, de vivres de belles soirées, pas de toucher un gros salaire dans un championnat qui dure six-sept mois. C'est pareil dans la musique, je suis d'accord avec toi, on peut aller vers la facilité, faire une croix sur ce que l'on pense et se vendre. Ce n'est pas un phénomène qui me plaît. Maintenant, je n'ai rien contre le Qatar en tant qu'organisateur de la Coupe du monde, c'est leur championnat qui me dérange plus.
Que penses-tu de la situation de l'OM actuellement ?
Ce n'est pas une situation catastrophique, même si on est très loin de Paris. Il faut clarifier la situation interne, avec pourquoi pas un bon gros remaniement. Mais je ne sais pas si c'est faisable avec l'actionnaire actuel. Des guéguerres dans les clubs, il y en a partout, c'est juste que Marseille est surexposé médiatiquement. A Paris, Lyon, Saint-Etienne, il y a toujours eu des clans. D'un point de vue sportif, depuis trois ou quatre parties, on commence à revoir un peu de spectacle. Parce qu'au début de la saison, c'était moche, baaaah. J'ai eu l'impression de revivre la saison 1999-2000, c'était vraiment vilain. On disait que Ben Arfa était capricieux, n'empêche que lorsqu'il était sur le terrain, on voyait du spectacle.
Les Marseillais sont jaloux du Paris Saint-Germain en ce moment ?
Ah ben oui ! Mais ce n'est pas une méchante jalousie. Ils ont surtout deux joueurs qui sont extraordinaires, Nenê et Pastore. Actuellement, le PSG dépend énormément de ces deux joueurs qui sont très, très, très au-dessus du lot. A Marseille, il manque juste des latéraux un peu plus forts, bien que Morel ait réalisé un début de saison en dents de scie avec quelques belles parties et d'autres moins bonnes. J'ai bien aimé Fanni dans l'axe, et je pense qu'il faut associer à Rémy un très grand attaquant que Gignac aurait pu, ou pourrait être, mais qu'il n'est pas pour l'instant.
Tu as un pronostic pour la Ligue 1 ?
Cela va être très compliqué d'empêcher Paris d'être champion. Le seul truc qui pourrait les faire trébucher, ce serait qu'ils perdent deux ou trois matchs d'affilée et que la presse les surexpose. Parce qu'ils sont surexposés quand ils sont superbes, mais aussi quand ils sont minables. Dans ces cas-là, "Le Parisien" sort des articles à répétition avec la terre entière qui les critique, et là il faut que les joueurs soient très costauds mentalement.
Et Marseille, tu les vois terminer à quelle place ?
Sur le podium, j'espère. Si on joue comme lors des trois ou quatre dernières parties, il y a des chances qu'on termine dans les trois premiers. Si on joue comme en début de saison, on ne pourra pas viser au-dessus de la huitième place.
Concernant la relégation, tu as peur pour un club comme Bordeaux ?
Moi ça me fait chier que les gros clubs descendent. Quand Saint-Etienne était descendu, j'étais dégoûté. C'est une question de prestige. Je ne suis pas très football amateur, clubs de village... Tout ça, j'en ai rien à foutre. Je n'aime que les grosses caisses. Comme je te l'ai déjà dit, ce qui m'intéresse c'est le spectacle, et l'émulation elle se fait entre gros clubs. Tu regardes en Angleterre, en Italie ou en Espagne, les clubs sont des monstres qui ne font pas de détails contre les petits. Concernant Bordeaux, il y a un vrai souci de vestiaire et de management. Triaud, je ne sais pas ce qu'il fait mais... Cela ne fait pas depuis qu'une seule saison que ça ne va pas, cela fait des années que ça joue par à-coups, en alternant bon passages et passages tragiques... Au début des années 2000, l'OM perdait tout le temps en dominant contre Bordeaux. Le fond de jeu des Girondins n'était pas bon, ils avaient plein de « droïdes » qui représentent pour moi l'antithèse du football.
A titre d'exemple, Dans le club de la capitale, Quel est le pourcentage de joueurs de ligue 1 issue de la banlieue?
RépondreSupprimerEt, si on comparait ce chiffre à celui du nombres de joueur étrangers?
à suivre...