lundi 6 février 2012

Un mois vu par Akhenaton par "Le journal des entrepreneurs"


Leader du groupe de rap marseillais IAM Parcours De son vrai nom Philippe Fragione, alias Akhenaton ou Chill. Sept albums avec IAM et quatre album solo. Animateur TV et radio, réalisateur et créateur de plusieurs labels (La Cosca, Côté obscur, Me-label...). Il dirige aujourd'hui quatre salariés à Marseille.

La perte du Triple A. «Honnêtement, comme la plupart des gens, je ne savais pas ce qu'était le Triple A avant ces derniers mois. Je suis étonné qu'un sujet comme celui-là occupe le devant de l'actualité. Je constate que ces agences de notation, qui ne représentaient rien il y a dix ans, ont désormais pris le pouvoir. Elles ont en fait occupé l'espace que les politiques ont laissé libre. Le système actuel est vraiment bancal. Personnellement, je ne suis pas un anarchiste. Je ne suis pas pour le chaos. Je suis pour la vraie justice. Nous ne pouvons plus continuer comme ça, dans un monde de spéculation où une poignée de gens se goinfre et où la majorité souffre».

La «normalisation» du Front National.
«Pour moi, cette prétendue "normalisation" reste un peu de fard à paupière sur le parti. Si ces gens-là sont au pouvoir demain, nous verrons quelle sera leur politique. Hélas, même si je suis persuadé que la France est l'un des plus beaux pays du monde, j'ai constaté à travers mes voyages que le niveau de racisme était plus important dans notre pays qu'ailleurs. Ici, c'est "Yes... we can't". On te rappelle toujours d'où tu viens».

Marseille-Provence 2013.
«IAM n'a eu qu'une seule sollicitation pour participer à un concert dans le cadre de Marseille-Provence 2013. Nous ne pouvons malheureusement pas le faire pour des raisons d'agenda. Mais à part cette invitation ponctuelle, rien. Je regrette que systématiquement, Marseille tourne le dos à ses enfants. Or, il y a ici une vraie richesse culturelle. Et ce n'est pas que le théâtre ou l'opéra! Je suis inquiet pour cette image qui est véhiculée. Une image traditionnelle et élitiste, qui creuse encore davantage le fossé. Nous devons tous grandir ensemble !»

La fierté d'être marseillais.
«Nous sommes un peu, avec IAM, des ambassadeurs de Marseille dans le monde. Je me souviens tout particulièrement d'un concert, il y a un an et demi, en Pologne, où la moitié du public portait des maillots et des écharpes de l'OM. C'était une fierté pour nous. Alors si nous rentrons volontairement dans le lard de cette ville, c'est parce que nous l'aimons et que nous estimons que son potentiel est encore sous-exploité».

9 commentaires:

  1. J'ai bien aimé l'analyse faite par Akhenaton...
    Et je retiens ce passage pertinent:
    Nous ne pouvons plus continuer dans un monde où une poignée de gens se goinfre et où la majorité souffre.

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  2. Jean-Eude de la Battelière en Motte6 février 2012 à 19:32

    Ah moi je ne suis pas d'accord avec Abdelkader car moi je fais partie de ceux qui se goinfrent !

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    1. Et bien, moi je respecte le point de vue de Jean-Eude de la Battelière en Motte. Bonne soirée :)

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  3. "Nous sommes un peu, avec IAM, des ambassadeurs de Marseille dans le monde". Euuh, ouais... On l'a connu plus modeste le Chill. Enfin bon.

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    1. lol énorme Gaetan!^^, c'est clair il à gagné chill lol
      FRED

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    2. Il veut dire musicalement parlant les gars... Enfin je pense.

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  4. Ben quand même, IAM est LE groupe qui a inscrit Marseille sur la carte du Rap Français, et les succès de groupes comme la FF ou Psy 4 de la Rime n'ont fait qu'enfoncer le clou. Ajoutez à ça le fait que Marseille est revenue très souvent dans les morceaux d'IAM (au hasard, Bad Boy de Marseille, Marseille la nuit etc.), ce que raconte Chill est plus un fait avéré que de la prétention je trouve.

    Au final, en dehors de Paris, rare sont les groupes ou les artistes à représenter une ville comme l'a fait IAM avec Marseille. Spontanément, je pense à Orelsan pour Caen et Hocus Pocus pour Nantes et encore, on ne rattache pas tant ces villes que ça à ces artistes...

    Sinon, comme d'habitude, très bonne interview de Chill. Comme Abdelkader, je retiens surtout la très juste phrase "Nous ne pouvons plus continuer dans un monde où une poignée de gens se goinfre et où la majorité souffre."

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