vendredi 27 août 2010

Critique de Conte de la frustration par Télérama

Les tragédies musicales sont rares. En est-il même d'autres qu'Une chambre en ville, de Jacques Demy ? Sans bien sûr atteindre ce niveau, Conte de la frustration est une tentative à la fois audacieuse et réussie. Avec la complicité de Didier D. Daarwin, réalisateur de clips, le rappeur Akhenaton, leader de IAM et déjà coréalisateur pour le cinéma de Comme un aimant, raconte la journée catastrophique qui s'abat sur son héros, livreur irresponsable et confronté en vingt-quatre heures à la galère professionnelle, à une histoire d'amour qui se délite, à son immaturité et à la violence bêtement ordinaire.

Les étapes de cette descente aux enfers sont ponctuées de chansons interprétées en direct par divers rappeurs et musiciens qui sont chacun des doubles de héros : Amel Bent, Akhenaton lui-même, Faf la Rage, Sako, Shurik'N... Jamais le procédé ne heurte, même si l'exemplarité du parcours de Daniel a parfois quelque chose de trop mécanique. Nicolas Cazalé, qui refuse de s'apitoyer sur son peu reluisant personnage, impose à nouveau sa pré­sence, et Roschdy Zem a une scène d'anthologie. A la fois réaliste quant à son contexte et étonnant quant à sa manière, Conte de la frustration est un vrai conte de faits.

Hubert Prolongeau

2 commentaires:

  1. Pour une fois que Télérama ne descende pas un film, enfin tant mieux. :)
    Mais je pense que le fait que l'histoire de Daniel soit des plus réalistes est une meilleur chose que si a l'inverse elle était farfelu de toute sorte de choses quasi-irréalisable.
    (J'ai beaucoup aimé le coup de tête de Shurik'n ;))

    Kayyow.

    RépondreSupprimer
  2. Pas mal, par contre Shurik'n n'apparait dans aucune chanson... Peut-être dommage finalement...

    RépondreSupprimer