samedi 31 juillet 2010
vendredi 30 juillet 2010
Analyse de Nico sur la BO de Conte de la frustration
Globalement, c'est un album assez noir, sur une personne qui fait sa propre rédemption, sa probable crise de l'adolescence un peu tard, ou crise de la quarantaine un peu tôt.
Musicalement, les intrus sont toutes quasi mélancoliques, chose que je préfère dans les musiques de Chill. Un rapprochement de Sol Invictus à mes yeux, qui n'est pas sans mal pour coller à l'intrigue du film.
Alors en route pour le titre à titre.
01 - 02 - Dialogue & Ordinaire:
Alors, une mise en situation, Daniel se présente, et raconte les grandes lignes de sa vie actuelle...tout va bien, mis à part sa vie professionelle qui merde, et la frustration de n'être pas grand chose dans ce monde...
Je trouve que "Ordinaire" est trop "chialeuse" à mon gout, je ne supporte pas ce genre de chant.Trop mièvre.
La track termine sur Dany qui arrive en retard au travail, et qui se fait engueler par son boss....
03 - Fin de semaine
Dany fait son boulot, stationne n'importe comment pour livrer ses paquets...Les scènes sont exactement l'image du texte de Chill, et quand il livre le colis a Mèche, c'est Sopra qui joue sont propre rôle dans le film.
Instru hyper melancolique, avec une pause au milieu des deux couplets pour renforcer la track.
Merveilleux morceau.
Dany rentre chez lui, oubliant les recommandations de Safia.
04 - Juste une chance
Safia nostalique, se remet les meilleurs moments de leur relation.
Un "clip" d'Amel bent sur ce morceau.
Pas trop d'avis sur cette track, pour moi ca reste simplement du Amel.
Fin de track, Dany essaie de forcer l'entrée de la boite pour rejoindre Nassim.
05 - Chacun de son coté
Reglement de compte entre Nassim et Daniel.
Gros clash dans un parking.
Dany le renvoie chier et rentre chez lui.
Gros gros morceau de Faf et Chill, une instru comme je les aime, avec un Faf en forme.
Ca nous promet une super alchimie pour We Love NY.
06. Par Le Toit Ouvrant
Stef et Mo (Omar et Fred) viennent chercher Daniel alors que Safia allait lui annoncer sa grossesse en soirée romantique.Dany part avec eux, en permettant de ne pas trainer. Il va rouler toute la nuit. (A noter, dans le film, un super hommage a APU, des simpson, avec un Fred complètement déjanté...). La track est énorme, Sako à un flow hyper acéré, seul hic, la présence de Veust, que j'ai décidément du mal a supporter vocalement.
07. Plein De Si
Dany rentre chez lui et cherche Safia. Elle a disparu, et lui a laissé un mot, accompagné d'une photo de leur enfant, une échographie.Daniel réagit qu'il a merdé, et se repasse leur meilleurs moments dans leur appart.Il part la chercher...Encore une merveilleuse track de Chill, ou je pense que beaucoup de mecs se sont reconnus...
08. Essaie De Comprendre
Dany part chez la mère de Safia, et essaie de la convaincre.
Ils remettent tout sur le tapis, Safia se ferme définitivement a lui...Belle alchimie entre AKH et Amel, la douceur féminine et la fermeté de Chill équilibrent l'harmonie du morceau...
09. Ma Conscience
Vous avez tous vu le clip qui est le passage du film, et j'ai déja donné mon avis sur cette track il y'a 2 mois.
10. En Style Abusif
Dany termine dans un club de streap-tease, et une danseuse se frotte a lui. Il picole sévère, et glifle la fille.L'oncle Shu le sort de la boite, et Dany en prend une bonne.
Je n'aime pas trop les tracks lourdes de Chill, mais celle la passe plutôt bien, avec l'effet désespéré final du rappeur.
11. Le Même Mensonge
Dany cuve dans la rue, avec le sweat taché de sang. Il se met de fausses idées en tête, et commence a délirer du a l'alcool, la fatigue...Plus de paroles intéressantes que de son, encore une track qui fait méditer.
12. Au Café
Dany entre dans un café et se colle a une cliente.
Oxmo sort, et le calme vite fait.
Bagarre dehors, Dany bouscule "Francois" qui se fait tamponner par une camionette, et rebondit par terre.Il ne se relèvera pas, et la police arrive..
Trakc hyper speede, qui finit mal.
Elle m'a donné des frissons.
13. Un Plan Simple
Dany est dans sa cellule, en bas du lit superposé.
Il pense a ses erreur, en realisant que c'est trop tard, mais en esperant que Safia l'attendra.Il voit la vie qu'il aurait eu sans merder..Grosse redemption de Chill la dessus, encore une fois, paroles a méditer...
14. This Way
Générique de fin, sur le design de Didier Darwin.
Le thème du film, morceau magnifique devenue la sonnerie de mon portable..
Bonne BO globale, dans la digne foulée mélancolique de Comme un aimant. Je pense que Chill devait être en quasi dépression lors de l'écriture de ces morceaux, tous aussi superbes les uns que les autres....
Message perso de Nico et Yannick:
SI VOUS VOULEZ LA BO, c'est ici, http://akh.me-label.com/magento/ , et ne nous la demandez pas par mail, nous ne la ferons pas tourner ;-)
Un titre bonus de la BO de Conte de la Frustration
Merci Twenty pour l'info!
jeudi 29 juillet 2010
Les équipes de la Cosca travaillent sur un packaging autour de la BO de Conte de la frustration
Ma modeste analyse sur la bande-originale de Conte de la frustration
L’ambition initiale de proposer une histoire à travers une succession de morceaux est atteinte avec mention. Je le dis très souvent, je ne suis pas le plus grand spécialiste des techniques mais je le sentiment qu’AKH a mis de côté l’aspect technique de la prestation pour privilégier l’interprétation de l’histoire. Les flows sont plus épurés pour faciliter la lisibilité de l’histoire. Néanmoins, Chill ne s’enferme pas dans une narration monotone sur 14 titres. Les flows sont radicalement différents entre les morceaux « Fin de semaine », « Chacun de son côté » & "Le même mensonge".
Au sujet du casting des interprètes, c’est une excellente surprise. Je vais passer très vite sur Faf (excellent), Sako (excellent) et Veust (bon) qui remplissent parfaitement leur mission. Je ne suis pas un grand fan d’Amel Bend mais son interprétation tout en sensibilité donne une couleur soul remarquable. Bravo à elle! Je souhaite apporter une mention spéciale à Rivka qui nous offre une prestation superbe sur les morceaux This way et Dialogue - Ordinaire.
Les prods sont particulièrement soignées avec une très forte coloration « soul » qui donne de l'ampleur à la mélancolie générale de cette histoire, malheureusement universelle. Là aussi, Akhenaton touche juste et nous régale par la délicatesse des sons.
Comme beaucoup d’entre vous, je regrette que la forme du téléchargement ne rende pas hommage à la finesse du son. Les équipes de la Cosca expérimentaient sur Conte de la frustration, je pense qu’ils vont nous régaler dans le futur sur le packaging du téléchargement.
Je vous recommande particulièrement les morceaux suivants : Dialogue Ordinaire, Fin de semaine, Plein de si, This way, Ma conscience, Chacun de son côté, le même mensonge & un plan simple. En gros je vous recommande l'album en entier!
Daisy Lady de 7th Wonder : l'un des samples préférés d'IAM
Nadia, qui anime Cosca Network, a réussi à capter la répètition lors de laquelle Shurik'n a soumis l'idée de traficoter la prod. A la suite de quoi Akhenation a suggéré Daisy Lady.
Akh : Non, nous avons besoin de nous amuser quand on joue…
Shurik’n : On aime bien traficoter les morceaux. Ca fait longtemps qu’on le fait…
Akh : Nous avons retravaillé Offishal et Ca vient de la rue car ils commençaient à nous gonfler …
Shurik’n : Ca faisait un moment qu’on les jouait, on en avait marre de les interprétait dans la forme actuelle mais on aimait bien le discours et l’énergie de ces titres.
Akhenaton : L’avantage, c’est que Saison 5 peut-être en partie retouché… C’est plus dur de le faire pour les titres de l’Ecole du Micro d’Argent car les spectateurs souhaitent retrouver le morceau originel. Nous avons pu le faire que pour « Chez le Mac » et « l’Empire du côté obscur » avec une prod plus proche de Star Wars.
Pour les puristes, je vous rappelle qu'IAM avait utilisé cette production pour le morceau Live de la base. Quant à AKH, il a interprêté Esprit Beat Street sur cette prod lors du concert aux Docks des suds (merci pour les commentaires).
mercredi 28 juillet 2010
We luv New York - toutes les informations
Les motivations du projet: Dans une interview donnée à France 3, Chill rappelle que We luv New York est "réellement un hommage au rap des premières heures. Ce rap qui nous a amené à faire du son aujourd'hui. C'est de la musique Old School vue avec un oeil moderne." Les deux MC's marseillais sont des grands connaisseurs du Hip Hop New Yorkais et ils ont voulu, à travers ce projet, rendre hommage aux pionniers. Si vous souhaitais approfondir ce point, je vous invite à visionner le documentaire "Alias Akhenaton" dans lequel Chill raconte ces années New Yorkaises.
Les productions: La coloration musicale est directement inspirée du Hip Hop New Yorkais des années 90 avec des beats à la Premier ou Mob Deep. Il semble que cela plaise car AKH précise que « tous les gens qui ont écouté les morceaux nous disent que ça fait du bien car c’est frais , alors que c’est fait avec des vieux trucs» précise Chill. Ce projet marque également le grand retour du sampling car, "il n'y a pas de New Yorkerie sans samples" dixit AKH.
L'enregistrement: Chill et Faf ont enregistré une vingtaine de morceaux pour cet album. A l'heure où j'écris ces quelques lignes, le mixage doit toucher à sa fin. Pour avoir une bonne vue de l'ambiance en studio, je vous invite à visionner le reportage de France 3 qui nous amène dans les coulisses de l'enregistrement de We Luv New York.
La date de sortie:La sortie de l'album est programmée pour le mois de janvier 2011 sur le store de MeLabel. Le projet a vocation à sortir en format CD mais je n'ai aucune précision à ce jour sur la signature d'un deal avec une Major.
Lors d'un échange avec mon contact de la Cosca, celle-ci m'a révélé qu'elle avait eu l'opportunité d'écouter l'album jeudi après-midi. Voici son avis sur le sujet:" je peux vous dire que c'est une bombe. Faf et chill sur le même album c est une tuerie... Et je suis objective..."
Analyse de Nelly sur la BO de Conte de la frustration
« Ma conscience » : le premier morceau qui a été dévoilé au public. Sombre introspection à travers le personnage principal quand il perd celle qu’il aime, Akhenaton au sommet de son art.
« This way » : La voix rauque de la chanteuse (euh ... j’ignore son nom dsl - NDLR Revki) conclut l’album sur ce splendide morceau, inoubliable.
Le seul bémol (qui a été souligné par plusieurs personnes déjà) réside dans « l’emballage » de l’album. Ok, c’est en format numérique, mais tout de même inclure les noms des morceaux, des artistes ou encore une image de pochette aurait vraiment pu être un plus. Cependant nous ne sommes qu’au tout début de me-label il faut espérer que ces détails s’amélioreront.
Ce projet a été attendu pendant longtemps mais ne déçoit pas, loin de là !! Je le conseil à tous et attends le film avec impatience !!!!!!!
Merci à la modératrice du forum 361
mardi 27 juillet 2010
La raison pour laquelle il n'y a que 4 albums sur le store de MeLabel
Analyse de Twenty sur la BO de Conte de la frustration
Je mets à votre disposition pour publier de nouvelles critiques. Je viens de télécharger l'album, je me plonge dedans pour vous livrer mon analyse.
lundi 26 juillet 2010
Analyse d'Astro sur la BO de conte de la frustration
C'est probablement l'un des projets les plus originaux mais aussi des plus réussis qu'Akh ait réalisé ces dernières années. Musicalement, tout est de grande qualité, et l'enregistrement de vrais instruments apporte une couleur définitivement superbe à l'album. Les compositions sont variées en seulement 14 titres et la qualité des arrangements est constamment soignée. Chill est arrivé à obtenir un résultat très intéressant avec la voix d'Amel Bent, et autant l'avouer, je n'étais pas du tout emballé par sa présence sur ce projet ! Ce qui me tue, c'est également la qualité des textes, qui racontent des histoires très imagées avec beaucoup de talent, et Dieu sait qu'écrire de bonnes histoires est dur, surtout lorsqu'elle s'étale sur plusieurs morceaux ! Au hasard, voilà une rime de la chanson [i]Dialogue / Ordinaire[/i] qui ouvre l'album :
[quote]On est assis sur la même Terre, la même où l'on pousse le premier cri/
Puis on se couche sous les mêmes pierres, où quelques mots résument nos vies.[/quote]
L'histoire en elle-même est plutôt simple mais les textes lui offrent une vraie crédibilité, ce qui la rend très intéressante à suivre (je ne m'attendais pas à une fin aussi triste d'ailleurs). Bref, je ne regrette pas une seconde mon achat et suis vraiment heureux que le projet ait enfin vu le jour ! J'espère tout de même une sortie en CD, histoire d'avoir une belle pochette avec tous les crédits.
Un grand bravo à Chill dont le talent et l'envie de se renouveller se traduisent aujourd'hui par une oeuvre aussi courageuse que réussie.
Seul hic (qui ne concerne pas l'album) : Aucune piste n'est taggée. J'ai dû tout renommer moi-même correctement alors que cela devrait être le minimum syndical pour un album dématérialisé. C'est un détail mais il me semble important d'en tenir compte pour la suite.
La partie abonnement de Melabel ouvrira à la rentrée
Si la partie store de ME-LABEL est l'équivalent d'un online store musical classique, bien que les titres soient disponibles pour le même prix en download au format WAV de haute qualité, l'espace abonné de ME-LABEL est complètement innovant.
On pourra s'y abonner pour une durée d'un an, renouvelable, et y trouver des titres en concert inédits, des fonds d'écrans, des photos en HD, des réductions sur certains titres vendus dans le store, et surtout un titre inédit tous les mois.
Ces titres inédits d'Akhenaton seront écrits, composés, enregistrés, mixés et masterisés UNIQUEMENT pour les abonnés, ils ne seront disponibles NULLE PART ailleurs que dans cet espace, mis a part ceux qui seront diffusés promotionellement sous forme de clip video, nous nous engageons auprès des abonnés à ne JAMAIS les reproduire sur un autre support, quel qu’il soit. De plus ils seront téléchargeables en MP3, en WAV et systématiquement en MULTITRACK EN TEMPS REEL
Melabel est open!!!
Conte de la frustration est dispo en telechargement à 9,99 euros en MP3 & Wav. Je vous envie d'avoir une connexion Internet. Si vous entrez le code de réduction proposée par l'équipe du site pour accueillir les Internautes, vous bénéficierez d'une réduction d'un euro.
dimanche 25 juillet 2010
Rappel: la bande-originale de Conte de la frustration sort demain sur Melabel
samedi 24 juillet 2010
La rencontre d'Akhenaton avec le Hip Hop porte un nom: Jam Jam de Sugarhill Gang
"Pour l'anniversaire de mes douze ans, un ami m'avait offert un disque de Sugarhill Gang, Jam Jam; ce fut la gifle musicale de ma vie. Ce morceau m'a retourné le cerveau, j'y découvrais une forme de musique totalement nouvelle et pourtant intimement liée à la soul. On n'en était pas encore au rap social, politique et contestataire, cette tendance-là ne devant apparaître qu'avec The Message de Grand Master Flash en 1981, et son clip tourné dans le Bronx - le tiers-monde à l'époque. Chez Sugarhill Gang, le message était plus basique, mais essentiel: fun, danse, positivité." Akhenaton dans la Face B.
Le contenu du DVD de Conte de la frustration
- le film,
- un making of du film de 30 minutes,
- un making of de l’enregistrement de l’album de 10 minutes.
Je vous rappelle que la sortie du DVD est programmé pour la rentrée de septembre (le 6 ou le 9 pour être précis).
vendredi 23 juillet 2010
Midi Libre: Les chanteurs de IAM ont envahi la Citadelle (Lodève)
Attendus avec impatience par de nombreux jeunes Lodévois, et des moins jeunes venus plus en curieux qu'en véritables passionnés du rap, les chanteurs de IAM ont pu souffler un moment en écoutant non sans un certain intérêt Abdel Karim, alias Royal Killa, jeune rappeur lodévois, qui décrocha même le droit de se produire le soir en première partie du spectacle.
Dans la foulée, parole était donnée aux jeunes reporters qui suivent actuellement l'atelier radiophonique de Radio Pays d'Hérault animé par Adrien Delgrange, et qui avaient naturellement préparé les questions à poser aux chanteurs : sur les prénoms que certains se sont donnés : réponse, « on voulait se démarquer, aussi avons-nous choisi des noms en rapport avec nos passions pour l'Antiquité ou l'Égypte ». Autre question sur l'origine du nom du groupe, un nom anglais pour un groupe marseillais : « c'est par rapport à un slogan trouvé sur des T-shirt lors d'une marche sur les droits civiques aux États-Unis », question plus pertinente émanant d'une jeune reporter : pourquoi pas de filles dans le groupe ? « parce que le rap, issu du break-dance, est issu d'un milieu très masculin à l'époque ». Dernière question : vous considérez-vous comme poètes ? : « le rap s'inscrit dans une dimension poétique, dans la lignée des joutes verbales entre poètes arabes ou en Afrique. Ensuite, tout dépend de nos paroles, mais nous restons très proches de l'écriture poétique avec des vers, des alexandrins, etc ».
Tandis que les rappeurs se faisaient offrir un thé à la menthe, ils annoncèrent qu'un nouvel album était en préparation. Mais, concernant le rap en général, ils firent savoir qu'ils en avaient « marre d'avoir toujours à s'expliquer sur le moindre mot ou la moindre virgule. Nous avons envie de nous distinguer, tout en évoluant en parallèle avec le rap américain ».
Un featuring avec Busta Rhymes était prévu pour l'album Revoir un Printemps
La sortie de la bande-originale des Barons est reportée au 6 septembre
jeudi 22 juillet 2010
Les premières informations sur le sixième album d'IAM
1)La coloration générale de l'album:
La première réunion autour de cet album a lieu le 17 mai, avec tous les membres du groupe et du staff, pour écouter les premiers instrus et déterminer la coloration générale de l'album. D'après ce que m'a rapporté Chill (en mai 2010), les fans vont être ravis car le prochain album "sera un retour vers les fondamentaux du groupe avec une teinte forte "Ecole du Micro d'Argent" & "Ombre est Lumière"".
2)Les productions de l'album:
Lors d'une interview publiée le 15 juillet, Imhotep nous rapportait que le travail était déjà engagé de son côté: on a commencé à se faire quelques écoutes d'instrus actuels et anciens ( principalement américains ), on va essayer de revenir aux fondamentaux au niveau du son ( de la frappe et de la basse !!! ) et d'expérimenter un peu plus au niveau des tournes et des séquences . La couleur des samples restera inchangée : Soul , classique et ethnique !
AKH m'a également précisé, il y a quelques semaines que le prochain album ne devrait pas recevoir d'interventions extérieures au niveau de la prod pour garantir un son "100% IAM". Imhotep centralisera la prod de ce sixième album.
De superbes photos du concert de Saint Julien en Genevois réalisées par Ded
Bravo l'artiste...
mercredi 21 juillet 2010
La présentation officielle de Conte de la frustration par France 2
CoSang feat. Akhenaton - Respettiva ammirazione
mardi 20 juillet 2010
IAM en concert aux Voix de la Méditerranée à Lodève
Si je devais faire un premier bilan de ce blog...
En 14 mois, j'ai:
- publié 638 posts (j'essaie aujourd'hui de publier 3 posts chaque jour ... Et c'est pas tous les jours facile)
- interviewé Akhenaton (2 fois), Shurik'n (1 fois), Imhotep (1 fois) et Eric Mandel (1 fois) - j'attends un retour de Saïd pour les prochains jours.
- eu le plaisir de lire plus de 300 commentaires.
- eu l'honneur de recevoir 10 000 visites entre le 20 juin et le 20 juillet.
Libération.fr - Akhenaton : «Méchant et mauvais joueur»
Le rappeur Akhenaton est un pharaon hip-hop mais aussi gamer. Il joue depuis tout petit, ce qui fait tout de même depuis longtemps quand on a 42 balais. Ce soir-là, il donnait un concert du côté de Bordeaux et s’est décrit sans chichis sous le profil d’un joueur populaire typique, mainstream et masculin, qui cultive assidûment quelques registres et dont les goûts ne s’éparpillent pas : les jeux de sport, de course ou de baston, le plus souvent avec les amis, ainsi que quelques parties plus casual en famille. Néanmoins, le monothéisme d’Akhenaton, c’est le foot.
Chaque année, deux labels immensément populaires autour du monde sortent chacun leur jeu de foot virtuel : le quasi-officiel Fifa, produit par l’américain Electronic Arts depuis 1994 et PES (Pro Evolution Soccer), que développe Konami au Japon depuis 2001. La polarisation des fanboys entre ces deux titres est de l’ordre du schisme Beatles/Stones, Tintin/Spirou, voire Truffaut/ Godard. Longtemps, le Nippon a tenu la dragée très haute au Yankee. Certes, EA dispose de licences prestigieuses signées avec les grands clubs lui permettant de virtualiser les corps et visages des plus célèbres footballeurs. Mais les prouesses de Konami dans l’art du gameplay lui ont permis de maintenir une avance technique qui faisait la différence aux yeux des joueurs acharnés. Ces dernières années pourtant, après de spectaculaires progrès, c’est Fifa qui remporte les suffrages de la critique et des ventes, et pas seulement grâce à son marketing massif.
Tout cela, Akhenaton le sait mieux que personne. En gamer conséquent, il pratique les deux titres ennemis. Et en joueur rationnel, il reconnaît que c’est Fifa qui a remporté le match des deux dernières saisons. Mais son cœur et sa fidélité l’attachent à PES, qu’il choisirait comme jeu de chevet s’il n’en fallait plus qu’un. Et qu’il souhaiterait en illustration à cet article… Il est marrant, Akhenaton. Juste après avoir évoqué une étude scientifique qui établit un lien positif entre la pratique raisonnable du jeu vidéo et le développement des capacités cognitives chez certains enfants, notamment des enfants en difficulté (1), il s’exhibe en affreux mauvais joueur fier de l’être : Infâme dans la «mauvaise foi et le harcèlement de l’adversaire», n’hésitant jamais «à pratiquer l’intox ou le coup de pression», il donne les précautions à son usage : «Le jeu vidéo développe mon esprit bête, méchant et mauvais joueur.» A ce stade, il n’y a plus de famille ni d’amis : «A mes potes, à mes enfants, je leur hurle dessus ! Je suis comme dans une vraie compète sportive : je ne suis pas là pour participer, je veux gagner !»
Son premier jeu a été Pong. Le fameux, l’archaïque, le mythique jeu de tennis consistant en un rectangle blanc (raquette) contre un carré blanc aussi (balle) : «Je vivais chez ma mère mais mon père avait ça chez lui. Après j’ai vécu trois ans chez mon cousin, qui avait une console Atari. Ah ! La grande époque ! Space Invaders ! J’ai aussi dépensé beaucoup de sous dans les salles d’arcade, jusqu’à ce que ça devienne trop compliqué.» Puis viennent les premiers revenus. «La première console que je me suis payée était une Sega Mega Drive. Je me faisais des sessions de dingue : je mettais même le jeu en pause le temps d’aller faire les concerts et je revenais le prendre là où je l’avais laissé.» Si c’est pas du vice…
D’une façon générale, dans le jeu comme dans la vie, Akhenaton est un bavard : «Je parle non-stop, toute la partie.» Ainsi s’explique aussi le fait, plutôt surprenant, qu’il n’aime pas jouer seul. «Même pour les jeux de course de voitures que j’apprécie, comme Need For Speed, et qui se jouent seul, j’aime bien me mesurer à la voiture-fantôme (2), pour me battre contre quelque chose. Même si c’est contre moi-même : il me faut quelqu’un en face.» Cela exclut pas mal de genres, dont les jeux d’aventure : «Oui, non, pas trop, sauf un peu Assassin’s Creed. Sinon, dans le genre jeu de baston, j’ai aussi beaucoup aimé Tekken : je prenais toujours le personnage de l’Œil, un policier qui fait du kung-fu.».
Les jeux en ligne, le poker, ne l’intéressent pas du tout, ni les jeux d’argent. Gamer mature, marié et père, Akhenaton préfère accorder quelques concessions aux nouvelles tendances du casual sur console Wii, façon Cerebral Academy ou Animal Crossing, qu’il pratique en famille («et avec micro»), voire Buzz, sur PS3. Son fils, 15 ans, semble bien parti pour être aussi joueur que le père. La grande chance du premier est que le second en a l’air très fier.
(1) De même, à propos de jeu de foot et à rebours de toutes les idées reçues, une autre étude affirmait récemment que ceux des joueurs qui préfèrent les jeux de sports sont aussi ceux qui pratiquement le plus massivement une activité sportive…
(2) Voiture qui effectue le meilleur tour que le joueur a pu réaliser auparavant sur un circuit donné. Physiquement cette voiture est le plus souvent transparente (comme un fantôme), et impossible à percuter.
lundi 19 juillet 2010
Vous l'avez dit: France 2 est irrespecteux du travail d'Akhenaton & Didier D.Darwin
Carton jaune pour France 2...
Je vous rappelle que:
- la diffusion de Conte de la frustration est aujourd'hui calé pour le 8 août à 22h30.
- La BO du téléfilm sortira le 26 juillet sur le store de MeLabel.
- Le DVD est annoncé pour le 6 septembre 2010.
Liste des samples utilisés sur l'album l'Ecole du Micro d'Argent
- Nés sous la même étoile : Murder in the first (Christopher Young) qui fait partie de la BO du film Meurtre à Alcatraz
- Elle donne son corps avant son nom : I hate I walked away (Syl Johnson)
- Chez le mac : 'Bills (The Counts)
- Independenza : I will live my love for you (Millie Jackson)
- Un bon son brut pour les truands : Passacaglia (Yusef Lateef)
- Petit Frère : C.R.E.A.M. (Wu-Tang Clan)
- Un cri court dans la nuit : Feeling Tall (Crown Heights Affair)
- La Saga : Memphis in june (Ramsey Lewis)
Souvenez-vous: nous sommes le 19 mars 1997... La veille de la sortie de l'Ecole du Micro d'Argent
Article du Point:
MC Solaar fait l'admiration des plus lettrés. NTM dérange, et pas seulement les flics. IAM, groupe engagé qui dénonce les vices de notre société - racisme et Front national en tête -, force le respect. Canal Plus consacre une journée entière (partiellement cryptée) à ces Marseillais très en verve. Rédacteur en chef de « La grande famille » (12 h 30), invité de « Nulle part ailleurs » (18 h 35), portraituré par Godwin Djaja (22 h 35)... le groupe offre aussi des surprises (10 h 35, 15 h 50, 16 h 30, 1 h 5) et un concert live (23 h) de plusieurs chansons inédites tirées de « L'école du micro d'argent », son troisième album (sortie le 20 mars). IAM compte six membres, tous toqués d'Egypte antique, « parce que l'histoire de l'humanité, c'est aussi la nôtre ». D'où leurs surnoms... Akhénaton, Kheops, Shurik'N, Imhotep, Sultan et Kephren revendiquent leurs différences. Un véritable melting-pot qui étale autant de couleurs de peau qu'un tube de Smarties. Les inspirations africaines, soul, jazzy, andalouses ou extrême-orientales bouillonnent dans leur musique rap, hip-hop, voire funk (avec l'interplanétaire « Mia »). « La musique a les mêmes pulsations partout sur la planète, elle prend des couleurs différentes, c'est tout », clament-ils en choeur. Ils ont grandi ensemble dans les rues de Marseille. Aujourd'hui, leurs chansons n'oublient pas les après-midi d'errance du « Panier » à la Canebière : « Grandir dans un parking et voir passer les grands qui font rentrer les ronds »... Leur nouvelle obsession est de convaincre les jeunes de s'inscrire sur les listes électorales, de briser la prohibition du savoir et de réveiller les esprits anesthésiés, « parce que, quand tu sais, on ne peut plus te flouer »...
« Ici, le rêve, c'est la Golf GTI, le survêt Tacchini », lâche IAM, les yeux rivés sur le Stade vélodrome, le coeur bien accroché aux bleus et blancs de l'OM... Ces minots de Marseille n'ont pas la haine. Juste l'envie d'avancer, de faire bouger les choses. Agnès BRUNET
dimanche 18 juillet 2010
Pour tout savoir sur MeLabel
La signification du sigle 361 records
Akhenaton est un artiste mystique, nous le savons... Mais aviez-vous réussi à décrypter le code "361 records"? Le nom de la société de production d'Akhenaton est le fruit d'un mystère décodé par Akhenaton dans le morceau Sol Invictus. Voici le résultat en vidéo.
Les puristes se souviendront qu'AKH et IAM n'en sont pas à leur coup d'essai sur les représentations mystiques dissimulées. Je vous invite à retourner de 180° le premier logo d'IAM. Ca ne ressemblerait pas au résultat de la vidéo - non ;-)
samedi 17 juillet 2010
La disponibilité du DVD de Conte de la frustration semble être avancée au 6 septembre
Source: Fnac et Amazon
Le programme d'IAM pour cet été
Akhenaton:
- Ouverture du Store de MeLabel: 26 juillet.
- Sortie de la bande-originale de Conte de la frustration: 26 juillet (MeLabel).
- Diffusion de Conte de la Frustration: 8 août 2010 à 22h30.
- juillet: mixage de l'album We Luv New York d'Akhenation & Faf.
-juillet: fin du mixage du second album solo de Jo.
- Sortie de la BO des Barons: 26 juillet
IAM:
-20 juillet: concert d'IAM à Lodève
- 27 juillet: concert d'IAM en Tunisie - Hammamet
- 30 juillet: concert d'IAM à Gignac
- 1 août: concert d'IAM à Selestat
Akhenaton/Sako/Margaux Simone: Produit de l'environnement
Le résultat:
Le morceau est tiré du dernier volet de la série créée par Passi "Dis l'heure": Dis L'Heure de Hip Hop Rock. Qu'en pensez-vous?
A la suite de cette rencontre, Chill a collaboré à un titre de l'album solo de Margaux Simone qui est programmé pour la fin de l'année. La preuve en image:
vendredi 16 juillet 2010
La version originelle du MIA ... était bien différente
Dans une vieille émission de l'AKH Web TV, Chill nous apprend que le titre emblématique "grand public" d'IAM Je danse le MIA a failli être bien différent. Ce morceau, écrit par Chill au début des années 1990, fut joué sur scène avec une prod bien différente de celle présente dans "Ombre est Lumière". Le sample originelle était tiré du morceau "Brothers On The Slide" de Cymande. AKH nous a promis de re-sampler ce morceau terrible... Qu'en pensez-vous?
The Invinczible / IAM : les dessous du clip CV pour l'album de DJ Vincz Lee
jeudi 15 juillet 2010
Interview exclusive d'Imhotep: "même en pleine lumière , je ne quitte jamais le côté obscur "
Imhotep: Ce qui m'a incité à remonter sur scène... C'est que j'ai découvert le logiciel Live ( Ableton) qui m'offre beaucoup de possibilités d'intervenir sur l'instru en direct : Cuts , cross-fades , effets , Mix multi-pistes , bref je me régale ! Et ce n'est qu'un début ... Ceci dit même en pleine lumière , je ne quitte jamais le côté obscur ( Car comme tu le sais : " la lumière jaillit de l'obscurité " ) .
mercredi 14 juillet 2010
A paraître sur le blog: une interview exclusive d'Imhotep
Qu'est ce qui t'a poussé à te replonger dans l'univers Blue Print pour donner une suite à cet album qui date de 1998? Que peux-tu nous dire sur ce second opus?
Chill m'a précisé que tu seras le producteur central du sixième album d'IAM. Comment abordes-tu la pré-production du prochain IAM et quelle sera la couleur musicale de cet album?
Depuis 2 ans, tu accompagnes le groupe sur scène. Qu'est ce qui t'a incité à quitter le côté obscure de la force?
Interview IAM aux Pyramides (JDD) "Le résultat de 20 ans de scène"
Quelles sont vos impressions après ce concert donné au pieds des pyramides?
Akhenaton: Vidé mais heureux. Durant le concert, je me suis retourné à plusieurs reprises vers les pyramides. Et je me suis dit: "nous on va passer et tous ces monuments vont rester". Mohamed Ali, le sultan ottoman avait dit: "les hommes redoutent le temps, mais le temps redoute les pyramides". J'ai eu cette pensée là: le concert va se terminer, on va démonter la scène, des générations vont passer, on sera morts depuis des années et ce sera exactement pareil. On est content car on a rêvé. On parle du téléchargement, de la crise du disque. Dans un tel contexte, il est nécessaire de monter un évènement de cette nature. Dans toute son approximation et malgré les aléas et incertitudes liés à son organisation. J'ai accepté que la forme géométrique carrée n'existait pas en Egypte.
DJ Kheops: C'est le résultat de vingt ans de scène. Pour le concert, on a connu des répétitions rocambolesques, sur un temps très court. Mais le jour J, le concert est là. C'est notre fierté: être prêts, à l'heure H, même si on ne l'est pas.
A.: Cette idée de jouer au pieds des pyramides est née en même temps que le nom d'IAM, en 1988, au moment de Concept, notre première cassette autoproduite. A l'époque, on demandait au président Moubarak de nous rapatrier car on se considérait comme des réfugiés politiques en France. C'était nos conneries de l'époque (rires). On l'avait faite dans une cuisine sur un quatre piste. Du délire total, on l'écoutait dans la voiture?
DJ K.: On n'avait pas de voiture?
A.: ...dans la voiture des autres, alors. Mais elle était quand même arrivée entre les mains du PDG de Warner et on avait fait la première partie de Madonna, trois Bercy, sans même être signés.
Comment est née cette passion exprimée dès votre premier album pour l'Egypte antique?
A.: J'ai toujours été attaché à l'histoire de l'humanité. J'ai grandi au sein d'une famille communiste, mes parents n'avaient pas une foi catholique, comme on l'entend au sens basique du terme, mais beaucoup plus mystique. Ils ont toujours eu ce sens très biblique, historique. A travers ce type d'éducation, je me suis très vite intéressé à toutes les civilisations antiques et notamment egyptienne. A 16 ans, la lecture de Cheikh Anta Diop, fut pour moi une révélation, comme quoi l'Egypte était le centre de la civilisation, y compris moderne. Le rap permet de fondre sa passion dans l'art lui-même. Nourrir notre discours de cette imagerie antique, c'était aussi une manière d'amener du rêve. Je suis un enfant d'un certain cinéma américain et français qui a distillé du rêve. Je n'ai fait que rêver mon enfance. On doit aussi pouvoir le faire avec la musique. Dans le rap, à force d'imposer une forme de réalité qui existe dans nos paroles, on oublie trop souvent d'amener aussi de l'évasion du rêve. C'est aussi la beauté de ce métier.
DJ K.: A l'époque, j'animais une émission sur une radio locale communiste. On fouillait dans la discothèque et on est tombé sur le disque Sons et Lumières de 1960 de Gaston Leroux et Gaston Bonheur. Au sens propre et figuré, nos noms de rappeurs viennent directement de ce double vinyle: Kheops, Imothep, Akhenaton, Kephren.
A.: En fait, le plus précieux dans le hip-hop, c'est de pouvoir faire scratcher son nom d'artiste. Avec ces noms, c'est un peu comme si on existait déjà.
Bizarrement, durant votre concert, vous n'avez repris, à l'exception du MIA, aucun morceau de vos deux premiers albums qui étaient les plus marqués par l'imagerie de l'Egypte ancienne?
A.: On n'a pas eu le temps. C'est un peu technique, mais pour les chanter, il aurait fallu les recréer. Avec trois mois en plus, on aurait pu y arriver. Et puis, il existe un côté évolutif au rap. Certains flows de l'époque seraient difficiles à refaire sur scène, avec des rythmes totalement différents. Les flows sont trop vieux. On fait quand même du rap, on a toujours eu cette exigence de la nouveauté, du changement.
A l'heure du 20e anniversaire, vous éprouvez de la nostalgie?
A.: On ne s'inscrit pas dans la nostalgie. On cherche avant tout à s'amuser, dans la tradition de la soul et du jazz. En même temps, j'aime bien la nostalgie, elle fait partie de notre culture méditéranéenne. Je l'ai déjà dit dans mes textes: "On chante parce qu'on est heureux d'être tristes". C'est une phrase napolitaine, mais elle est en nous. Il y a la nostalgie des bons moments passés.
Comment vous avez sur gérer les conflits d'ego inhérents dans une aventure collective?
A.: On parle beaucoup, on se dispute.
Shurik'N (venu nous rejoindre): Notre technique, c'est le "crevage" d'abcès immédiat. On est tous impulsifs, quelque par. On ne laisse rien se gangréner, ça gueule et ça débat direct. Et puis à Marseille, on possède un vaccin anti-grosse tête et anti-prise de tête: l'humour. On se chambre beaucoup, cela permet de dédramatiser les désaccords et les disputes. Et quand le désaccord est trop profond. On vote. Et ensuite tout le monde suit la décision majoritaire. Et puis on s'est toujours préservé des plages de liberté pour nos albums solos. C'est une respiration nécessaire. On arrive à se construire dans une entité IAM où les membres individuellement sont tous très libres. C'est pas le KGB. Les sous-ensembles circulent librement dans l'ensemble.
Votre définition de l'ego?
S.: Un petit carré pour construire des bâtiments, tu peux faire des grues aussi. L'ego, vu que l'on passe nos journées à se descendre à la moindre erreur, il n'a pas trop sa place.
A.: Il faut en avoir quand même. Tous les artistes sont des égoïstes. Ils se placent au centre de leur art. Et ils construisent. Attention à ne pas confondre avec l'égocentrique qui fait tourner l'univers autour de lui. Ce qui est très différent.
IAM existe depuis vingt ans. Votre discours a-t-il évolué et si oui, dans quelle mesure?
A.: Bien sûr. Et heureusement. J'ai même écrit un morceau, Une journée chez le diable où je fais mon mea culpa sur un rap écrit cinq ans plus tôt, avec lequel je n'étais plus d'accord. On accepte nos contradictions. Comme le rapport à la France, par exemple. Quand nous étions jeunes, nous étions ultra-régionaliste et anti-Etat. Sur notre album, on dit "le drapeau français, il est aussi à nous. On va construire, avec nous. Au lieu de se mettre systématiquement en marge". Et puis le fait d'avoir des enfants, que tu le veuilles ou non, ça te change.
En vingt ans de carrière, qu'elle est la chose la plus importante que vous ayez apprise?
A.: Pour avancer, progresser, il faut beaucoup travailler. C'est le secret. Même si c'est la rigolade, la débandade, même si de l'extérieur les gens nous voient comme un groupe qui avance d'une manière hirsute, hétéroclite, bordélique. Nous avons des défauts, mais nous sommes restés un groupe très travailleur, concentré. On appartient à cette génération, comme Assasin ou NTM, qui vit sa passion dans cette musique là. Des fois, on se sent étranger dans notre musique. Et puis on rencontre des rappeurs comme Kery James, Oxmo Puccino, Youssoufa? Et heureusement, on se sent moins en minorité.
DJ K.: A notre époque, le rap était un hobby et une passion. Aujourd'hui, les mecs qui commencent à faire du rap dans les cités, c'est pour prendre du pognon, ils veulent la carte "gold" tout de suite.
C'est le formatage du rap?
A.: Des critères de ventes sont venus se greffer sur l'acte créatif. Plus un discours a vendu et plus il vendra. C'est le danger majeur du rap: l'automarketing. Le marketing intégré dès la création des morceaux. Nous on a toujours voulu faire un album différent du précédent. Quitte à se mettre en danger, a passer par des stades parfois douloureux. Mais on marche et on continuera toujours à marcher sur un fil.
Après vos vingt ans de carrière, vous pensez déjà à la suite?
A.: Oui, une suite implicite et elle revêt une importance capitale. On va jouer tous les festivals de cet été avec la même formule du concert donné au Caire. Avec un groupe de musiciens pour nous accompagner. Ce qui est une première pour nous. On va notamment passer aux Eurockéennes, comme l'année dernière. On adore ça, le croisement de public, notamment rock.
DJ K.: Quand tu es un groupe de rap et que tu joues devant un public rock, le public réagit. Quand tu es un groupe de rock et que tu joues devant un public rap, c'est même pas la peine.
A.: Dès le début, on a été rodé à jouer avec des groupes de rock, avec la Mano Negra, FFF, les Négresses Vertes, avec les Rita. On connaît.
Propos recueillis Eric MANDEL, au Caire (Egypte) - leJDD.fr